Inflation oblige, nombreux sont les Marocains qui peinent désormais à joindre les deux bouts. La hausse des prix alimentaires et de l’énergie a porté un sévère coup au pouvoir d’achat des ménages, acculant souvent ces derniers à s’endetter pour boucler leurs fins de mois.
À défaut d’améliorer son revenu, une gestion plus responsable du budget mensuel permettrait de faire d’importantes économies. Dans un entretien avec Le360, l’économiste et président du Centre marocain pour la gouvernance et le management (CMGM), Youssef Guerraoui Filali livre ses conseils pour mieux gérer son budget mensuel.
«L’une des meilleures façons de gérer ses dépenses en période d’inflation est d’établir un budget. Il faut bien connaître ses priorités, supprimer les dépenses superflues et surtout constituer une épargne pour éviter de s’endetter en cas d’imprévus», explique-t-il.
Un tableau ou un classeur budget
Pour cet économiste, la manière la plus simple de tenir un budget est de dresser un tableau répertoriant les recettes et les dépenses mensuelles, sans oublier d’y anticiper les éventuelles dépenses occasionnelles. Surtout, une hiérarchisation des dépenses est une démarche essentielle, afin d’éviter les achats excessifs et les dépenses superflues.
La deuxième méthode est celle du classeur budget qui consiste à mettre de l’argent en liquide, au début de chaque semaine ou mois, dans des enveloppes allouées à des dépenses précises. En répartissant ainsi son argent en fonction de chaque catégorie de dépense, cette technique permet de surveiller constamment son budget et donc de mieux le contrôler.
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Budget serré ne rime pas pour autant avec épargne zéro. Bien au contraire. «Loyer, traites bancaires, factures, scolarisation des enfants, courses et puis loisirs… Il faut savoir répartir ses recettes mensuelles de manière équilibrée pour pouvoir mettre de l’argent de côté en cas d’imprévu. C’est important d’avoir une épargne. Il ne faut surtout pas contracter un crédit à la consommation pour boucler ses fins de mois, c’est un cercle vicieux», insiste notre interlocuteur.
Par ailleurs, face à l’inflation dont souffre le pays depuis plusieurs mois, Youssef Guerraoui suggère de toujours prévoir une marge de sécurité de 10% lors de la définition des budgets. «Nous observons toujours une variation, d’un mois à l’autre, des prix des produits essentiels. Pour ne pas être pris de court quand les factures augmentent, il est conseillé de toujours prévoir un écart de sécurité. Si cette marge n’est pas dépensée en fin de mois, elle pourra toujours être convertie en épargne», note-t-il.