Dans sa livraison du jour, Aujourd’hui Le Maroc se demande si Bank Al-Maghrib va envisager de relever son taux directeur lors de son prochain conseil. Le journal fait remarquer que le FMI exhorte les pays de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) à relever leur taux directeur pour faire face aux tensions inflationnistes liées à la situation géopolitique et la conjoncture économique actuelle.
Et cet appel, qui intervient seulement quelques semaines avant le deuxième conseil d’administration de Bank Al-Maghrib de l’année, n’est pas un hasard. Le quotidien souligne que pour les experts du FMI, les arbitrages à court terme sont devenus de plus en plus complexes pour les pays importateurs de pétrole au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
«La maîtrise de l’inflation est une des principales priorités, malgré la fragilité des reprises. Dans les pays où les anticipations d’inflation risquent de se renforcer ou les tensions sur les prix se généraliser, il faut relever les taux directeurs. Une communication claire et transparente sera essentielle pour guider les marchés», affirment-ils.
Aujourd’hui Le Maroc indique qu’en ce qui concerne le Maroc, l’hypothèse d’une hausse du taux directeur reste assez faible quoi que possible à très court terme. «En effet, le Maroc est l’un des pays dans la région MENA et dans le monde ayant réussi à contenir la hausse de l’inflation à des niveaux très maîtrisés. C’est ce qui ressort de la récente intervention de Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des finances, chargé du budget. Selon la même source, le taux d’inflation au Maroc a atteint 4% jusqu’en mars de cette année, contre 8% aux États-Unis d’Amérique, 6,1% dans la zone euro et 7,2% en Tunisie en mars 2022», fait observer le quotidien.
Cela signifie que le Maroc a pu limiter la hausse de l’inflation à un niveau bas, soit 4%, par rapport aux autres pays avec un grand potentiel économique ou des pays appartenant à la même région géographique. «Bien sûr, ce résultat n’est pas le fruit du hasard, mais plutôt d’une politique volontariste forte et de décisions difficiles qui nécessitaient des calculs minutieux. Nous avons dû trouver un équilibre entre un gros effort financier pour soutenir les matières premières et les filières touchées, tout en maintenant l’effort de développement découlant d’une vision royale globale avec des dimensions stratégiques, en plus des engagements du gouvernement dans le cadre du modèle de développement», avait détaillé le Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des finances, chargé du budget, cité par le journal.
Aujourd’hui Le Maroc souligne d’ailleurs que cette performance a poussé l’agence de notation internationale Fitch à maintenir la note de la dette souveraine du Maroc, sans oublier les encouragements du FMI pour la gestion adoptée par le Maroc. «Reste à connaître la décision finale de BAM concernant le taux directeur. Rendez-vous en juin prochain avec un Conseil qui sera suivi jusqu’à l’institution de Bretton Woods à Washington», conclut Aujourd’hui Le Maroc.