Et si la culture était un tremplin essentiel pour la promotion du tourisme? La réponse semble évidente et Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication semble déterminé à la faire valoir. C’est ce qu’il a affirmé en commission au Parlement, rapporte le quotidien L’Economiste dans son édition du jeudi 4 avril. Cela passe d’abord par le cinéma.
«Selon lui, le Maroc est la destination préférée pour le tournage de films, en raison de sa diversité géographique, ses paysages naturels et ses villes historiques. En matière de développement du tourisme national, les films tournés localement contribuent à la promotion du Maroc et constituent une amélioration de la visibilité de la destination», lit-on.
Pour convaincre, le ministre fournit des statistiques au niveau du budget des productions étrangères, investi au Maroc durant la période 2020-2022. Il est passé de 211 millions de dirhams en 2020 à plus de 933,7 millions de dirhams en 2022, soit une augmentation de 111%. Les plus grosses évolutions ont concerné les courts métrages à hauteur de +964% (avec seulement 2,7 millions de dirhams), suivies des séries télévisées (+267%, soit plus de 610,3 millions de dirhams) et des longs métrages avec 68% (247,5 millions de dirhams).
«Avec des vols réguliers et une autoroute vers des zones comme Ouarzazate, il est possible d’arriver à réaliser 3 ou 4 milliards de dirhams de budget avec la production cinématographique étrangère au Maroc», ajoute le quotidien.
Le ministre a cité Atlas studios qui, à Ouarzazate, a supervisé plus d’une dizaine de productions internationales, comme notamment Gladiator 2 et les Secrets des Pharaons. Ce qui représente plus de 110.000 visiteurs, dont 90% sont des touristes internationaux, et totalise plus de 14.000 nuitées à l’hôtel Oscar, dont près de 2.000 pour les équipes de tournage.
«Lors de son exposé devant les parlementaires de la Chambre des conseillers, le ministre a abordé la relation entre la culture et le tourisme. Selon l’Organisation mondiale du tourisme, près de 40% des touristes internationaux sont liés au tourisme culturel», souligne L’Economiste.
Par conséquent, le patrimoine culturel et la diversité artistique sont deux des plus importants atouts pour la croissance du tourisme. Ainsi, la consommation de contenus culturels affecte directement ou indirectement d’autres aspects de l’économie du pays d’accueil. Pour évaluer l’impact du Festival Gnaoua et celui des Musiques du monde à Essaouira, le ministre souligne que, pour chaque dirham investi dans ces manifestations, la ville récolte 17 dirhams. De même, le tourisme constitue une source importante de consommation de produits d’artisanat et d’industries culturelles et créatives.