Avec un certain retard, un nouveau contrat-programme a été mis en place pour encadrer la filière lait. Signé par le gouvernement et la fédération interprofessionnelle Maroc lait, et portant sur la période 2021-2030, le contrat-programme vise à consolider la filière, améliorer la productivité et renforcer le réseau de collecte. Objectif: augmenter la production laitière du Maroc des 2,5 milliards de litres enregistrés en 2020, à 3,5 milliards de litres à l’horizon 2030.
Cela passe d’abord par l’amélioration des rendements laitiers. Pour les vaches de races pures, il est question d’atteindre un rendement annuel de 5.500 litres par vache en 2030, contre 4.200 litres par an en 2020. Quant aux vaches de races croisées, le rendement cible est de 3.500 litres, contre les 2.300 litres enregistrés en 2020. Enfin, pour les vaches de races locales, le but fixé est de 700 litres, au lieu des 600 litres produits en 2020.
Une autre mesure importante consiste à améliorer la structure génétique du cheptel laitier. Le contrat-programme vise un taux de 91% de structure génétique améliorée d’ici 2030, contre 71% en 2020. Cela comprend l’intensification de l’insémination artificielle, la production de génisses sélectionnées, l’évaluation génétique des animaux et le renouvellement du cheptel laitier performant. Des Unités régionales d’encadrement laitier (UREL) seront créées dans les différentes régions pour accompagner ces efforts.
L’accord ambitionne également de réduire la part du colportage, mode de transport informel du lait non conforme aux normes sanitaires, de 30% des volumes actuellement, à seulement à 10% d’ici 2030. Cela permettra d’assurer la sécurité alimentaire et la qualité du lait pour les consommateurs.
Une nouvelle recette pour valoriser les produits laitiers
Toujours dans le cadre du projet de développement de la filière, d’autres actions clés sont prévues. Il en est ainsi de la mise à niveau et de l’extension des petites et moyennes fermes laitières, et de la création de grandes unités d’élevage laitier. Des projets d’élevage de bovins laitiers et de production laitière intégrée pour le lait de chamelle et les petits ruminants seront également mis en place.
Au chapitre de la valorisation du lait et des produits laitiers, Maroc Lait s’engage, dans le cadre du contrat-programme, à créer et étendre trois unités de séchage du lait à haute lactation, et trois unités de production de dérivés laitiers à haute valeur ajoutée, notamment les fromages. L’objectif est de réguler le marché national du lait et des produits laitiers, en particulier pendant les périodes de forte demande telles que le mois de ramadan.
Encourager l’investissement dans la filière
Outre l’augmentation de la production laitière, ce contrat-programme vise aussi à booster la consommation de lait et de produits laitiers au Maroc, avec le but de passer d’une moyenne de 74 litres par habitant par an en 2020 à 90 litres en 2030.
Pour encourager l’investissement dans les projets d’unités d’élevage laitier, l’État apportera son soutien financier aux opérations et projets éligibles aux subventions du Fonds de développement agricole. L’État soutiendra également financièrement l’amélioration génétique du cheptel bovin laitier et la mise aux normes des centres de collecte de lait.
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Le coût global du contrat-programme est estimé à près de 12,13 milliards de dirhams. Maroc Lait y contribuera à hauteur de 8,82 milliards de DH, tandis que l’État apportera une contribution de 3,31 milliards de DH. Ces investissements seront destinés à l’amélioration des infrastructures, à la promotion de l’élevage laitier et à l’accompagnement des projets dans le secteur.
Pour rappel, 19 contrats-programmes pour le développement des filières de production agricole ont été signés le 4 mai, dans le cadre de la 15ème édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM), pour une enveloppe budgétaire globale de 110 milliards de DH, mobilisée sur dix ans.