Invité de l’émission Grand Format-Le360, le ministre délégué chargé de l’Investissement, Mohcine Jazouli, a indiqué que le changement de tutelle des Centres régionaux d’investissement (CRI) et de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) ne risque pas de créer un conflit de prérogatives avec d'autres départements ministériels, dont le ministère de l'Intérieur (qui gérait les CRI), ou encore celui de l'Industrie (sous la tutelle duquel se trouvait l’AMDIE).
«Il n'y a aucune hégémonie», affirme-t-il. «Nous faisons partie d’une seule grande équipe gouvernementale, avec un chef de l'Exécutif qui orchestre cette équipe, pour répondre à la vision de Sa Majesté le Roi qui fixe un cap bien clair pour nous tous», a-t-il poursuivi.
Pour ce qui est du délai requis pour le basculement de la tutelle des CRI vers son département, Mohcine Jazouli a expliqué qu’il faudra attendre que la loi-cadre sur la Charte de l'investissement soit promulguée, et que les premiers décrets d’application soient adoptés. «Ensuite, nous allons travailler sur la loi n°47-18 portant sur la réforme des CRI et la création des Commissions régionales unifiées d'investissement (CRUI). Nous avons déjà commencé à travailler avec le ministère de l'Intérieur, avec le Secrétariat général du gouvernement et les différents départements concernés également, pour amender cette loi et la rendre effective le plus rapidement possible», a précisé le ministre.
La convergence permet d’éviter les conflitsLa création d’un ministère chargé de l’Investissement s’inscrit, d’ailleurs, dans l’esprit du Nouveau modèle de développement, qui «consacre l’importance de l’investissement comme élément essentiel de cette nouvelle phase de développement du Maroc, dont la croissance doit dorénavant être majoritairement portée par le secteur privé et les jeunes entrepreneuses et entrepreneurs», a expliqué Mohcine Jazouli.
«L’investissement est un thème particulièrement transversal. Cela a été notre premier sujet de convergence. La convergence permet au contraire d’éviter le conflit en donnant un cadre à l’intelligence collective qui fait fructifier la richesse des désaccords à travers la délibération», a indiqué le ministre.
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«Nous avons ainsi surmonté en dix mois plus de dix ans de blocage pour adopter la nouvelle charte au conseil des ministres. Notre stratégie est en cours d’élaboration, en ligne avec les meilleures pratiques internationales, de même que pour l’évaluation des politiques publiques qu’il faut voir comme un audit-interne, et donc un facilitateur», a-t-il ajouté.
En ce qui concerne le rôle des CRI dans le dispositif d'investissement, Mohcine Jazouli a rappelé qu’à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire d’octobre 2022, le roi Mohammed VI avait insisté sur le rôle majeur de ces Centres régionaux d’investissement, appelés à superviser l’intégralité du processus d’investissement et à en accroître l’efficience.
«C'est tout naturellement, que maintenant il y a un département en charge de l'Investissement, qu'il y ait une cohérence avec l’AMDIE, avec le ministère chargé de l'Investissement et avec les CRI, autour de l'ensemble du dispositif d'investissement, avec notamment cette nouvelle charte», a expliqué le ministre.
Vers la poursuite de la réforme des CRI«Nous allons poursuivre la refonte des CRI, qui a été entamée en 2019, et qui a déjà porté ses fruits, mais qui nécessite encore un certain nombre d'amendements pour aller dans toute la chaîne de valeur souhaitée par le Souverain. Notre ambition est de placer les CRI au cœur du dispositif de promotion de l’investissement et d’en faire de vrais guichets uniques pour tout acte d'investissement», a-t-il aussi précisé.
«Les CRI doivent jouer ce rôle plein et entier, également avec l'outil essentiel que sont les CRUI et le tout, bien sûr, avec l'aide du ministère de l'Intérieur, qui a un rôle essentiel. D’ailleurs, je salue tout le travail qui a été fait par le ministère de l'Intérieur durant ces dernières années et qui a permis de basculer de cette ancienne version du CRI vers la version 2019, et qui va nous aider aussi à basculer vers la version 2023», a conclu Mohcine Jazouli.