Le Maroc figure parmi les futurs producteurs d’énergie nucléaire. C’est ce qu’a déclaré, ce mardi 28 novembre, le directeur général de l’Association internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Mariano Grossi, lors de la World Nuclear Exhibition à Paris, selon l’agence Reuters. «Il y aura une douzaine ou 13 (nouveaux) pays nucléaires d’ici quelques années», a-t-il affirmé, incluant notamment dans cette liste le Maroc, le Ghana, le Nigeria, la Namibie, le Kenya, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et les Philippines.
D’après Rafael Mariano Grossi, dix pays seraient en train de construire des centrales nucléaires et 17 autres seraient dans le processus d’évaluation. «Selon les calculs de l’AIEA, il est nécessaire de doubler le nombre de réacteurs nucléaires dans le monde, qui s’élève actuellement à environ 400 unités, pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat», a-t-il souligné.
Coopération nucléaire avec la Russie
Les propos du patron de l’AIEA confirment le potentiel du Maroc dans le développement de l’énergie nucléaire, considérée comme l’énergie du futur par plusieurs scientifiques. Depuis quelques années, le Royaume a d’ailleurs multiplié les initiatives dans ce sens. Ainsi, le 12 octobre 2022, Rabat avait signé une convention avec la société étatique russe Rosatom, mandaté par le ministère russe des Affaires étrangères, pour une coopération des deux pays dans ce domaine.
Lire aussi : Le Maroc veut intégrer le CERN, le plus grand centre de recherche en physique nucléaire du monde
En vertu de cet accord, «la Russie assistera le Maroc dans la création et l’amélioration des infrastructures d’énergie nucléaire, la conception et la construction de réacteurs nucléaires, ainsi que d’usines de dessalement d’eau et d’accélérateurs de particules élémentaires». Moscou fournira aussi à Rabat des services dans le domaine du combustible, du combustible nucléaire usé et radioactif, dans la gestion des déchets et l’assistera notamment dans l’exploration et le développement de gisements d’uranium et l’étude de la base de ressources minérales du pays
En septembre 2023, Manfred Krammer, responsable de la physique expérimentale de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), le plus grand centre de recherche en physique nucléaire au monde, indiquait que le Maroc avait manifesté son intérêt pour en devenir un membre associé.
Bâtir une véritable industrie nucléaire
Le 25 septembre, le Centre national de l’énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN) devenait le premier centre de recherche en Afrique à recevoir la désignation de «Centre international basé sur les réacteurs de recherche » (ICERR), octroyée par l’AIEA, lors de la 67ème Conférence générale de l’institution du 25 au 29 septembre au siège des Nations unies en Autriche.
Deux jours plus tard, le CNESTEN signait deux mémorandums d’entente avec la Compagnie nationale chinoise Outre-Mer (CNOS) et l’Institut coréen de recherche sur l’énergie atomique (KAERI), qui prévoient notamment la réalisation de projets dans différentes thématiques et domaines d’intérêt commun en sciences et technologies nucléaires.
Autant d’initiatives qui en disent long sur la volonté du Maroc de bâtir une véritable industrie nucléaire. De quoi lui permettre de diversifier davantage ses sources d’énergie et surtout de renforcer son mix énergétique.