Et si la taxe carbone imposée par l’Europe n’avait que des avantages et des opportunités pour le Maroc? C’est le véritable plaidoyer du ministre de l’Industrie, Ryad Mezzour, s’agissant des exportations marocaines.
Même si des spécialistes de l’énergie soulignent qu’il n’existe pas encore de cadre précis pour la décarbonation de l’industrie à l’export, le ministre persiste et signe. «La taxe carbone aux frontières européennes constitue un avantage concurrentiel pour les entreprises marocaines», a-t-il souligné. C’était lors d’un débat organisé, le 9 mars 2023, par «Aujourd’hui le Maroc», relate Les Inspirations Eco dans son édition du lundi 13 mars.
«Pour ma part, je dispose d’une source d’énergie renouvelable très compétitive, et je suis heureux que le marché commence à prendre en compte de l’empreinte carbone de certains produits, tels que le ciment, l’acier, l’aluminium, les engrais et fertilisants, l’électricité... J’espère que d’autres produits seront ajoutés à cette liste à l’avenir. Je suis prêt à me soumettre à des évaluations encore plus strictes de mon empreinte carbone, car cela me permettra d’obtenir des parts de marché supplémentaires en étant plus compétitif que d’autres pays», a expliqué Mezzour, cité par le quotidien.
Le Maroc décarbonise depuis longtemps. Ceci, pour plusieurs raisons. Il s’agit en premier lieu du fait qu’il n’a pas de pétrole et doit compter sur d’autres sources d’énergie comme celles solaire et éolienne. Le Maroc est également l’un des pays les plus compétitifs au monde pour la production d’énergie renouvelable. Et le pays est depuis longtemps engagé dans la durabilité environnementale.
Pour Mezzour, la responsabilité dans la lutte contre le changement climatique est devenue l’affaire de tous. Le Maroc s’est adapté à cette nouvelle ère de protectionnisme, où les barrières non financières telles que les normes et les règles de dumping sont de plus en plus utilisées pour réguler le commerce.
Les 12.000 unités industrielles que compte le pays pourront aisément faire leur mue. Et pour cause, «plus de 65% de ces unités ayant moins de 12 ans» et sont donc conformes aux normes internationales, y compris en terme d’efficacité énergétique. Il cite l’exemple de l’usine Renault de Tanger, qui est déjà neutre en carbone. Ajoutons à cela que l’on peut désormais produire de l’énergie renouvelable pour un coût moindre à l’énergie carbonée.