L’emploi des jeunes ne se limite pas aux seules zones urbaines. C’est dans cette optique que s’inscrit l’appel royal visant à la création de nouvelles activités génératrices d’emplois et de revenus en faveur des jeunes en milieu rural. Le secteur agricole, précise le souverain, peut être un pourvoyeur d’emplois plus performant et un instrument plus efficace pour assurer de meilleures conditions de vie en milieu rural.
Le roi Mohammed VI appelle ainsi très clairement à réunir les conditions favorables à l’émergence d’une classe moyenne agricole, à l’image de la classe moyenne urbaine.
Le discours du roi s’arrête sur certains facteurs de blocage au développement dans le monde rural. A commencer par le phénomène du morcellement des terres agricoles qui tend à réduire leur productivité. Pour y remédier, l’orientation est donnée au gouvernement d'assoir un dispositif incitatif, encourageant les agriculteurs à adhérer à des coopératives et à des groupements agricoles et à suivre des formations en matière agricole.
Le roi Mohammed VI a appelé à faciliter l’accès des investisseurs au foncier agricole, qu’il s’agisse des particuliers ou des entreprises. Cette mesure serait de nature à favoriser la création d’emplois tout en préservant la vocation agricole des terres concernées.
Soucieux des préoccupations des petits agriculteurs, le souverain appelle par ailleurs à trouver les moyens à même de leur rendre justice en ce qui concerne la commercialisation de leurs produits, notamment en les protégeant contre les spéculations et la multiplication des intermédiaires.
Evoquant dans son discours les terres agricoles appartenant aux collectivités ethniques, le roi soutient l’idée de les mobiliser pour accueillir les projets d’investissement agricole, ce qui devrait se traduire par une amélioration du niveau de vie socio-économique, et plus particulièrement celui des ayant-droits. «Une telle mesure permettrait de mobiliser pas moins d’un million d’hectares supplémentaires de ces terres», indique le roi dans son discours.
Autre chantier majeur annoncé par le souverain, celui relatif aux terres collectives. A l’instar de ce qui a été fait en matière d’appropriation des terres situées dans les périmètres irrigués, le roi appelle à introduire des dispositifs juridiques et administratifs à même d’étendre le champ d’application du processus d’appropriation à certaines terres collectives bour (non irriguées) et ce, dans l’intérêt bien compris des ayant-droits. Encore faut-il veiller à ce que cette opération puisse répondre à des critères précis. Le discours royal en cite au moins deux: d’une part, l’exigence de garantir la réalisation effective des projets et, d’autre part, la nécessité de circonscrire la fragmentation excessive des exploitations agricoles et d’assurer l’accompagnement technique et financier requis.