Les établissements et entreprises publics endettés à hauteur de 215 milliards de dirhams

DR

Revue de presseLa dette des établissements et entreprises publics a augmenté de 16% en 2014 par rapport à l’année précédente pour atteindre 215 milliards de dirhams. Cinq entreprises concentrent 92% de cet encours.

Le 24/10/2015 à 21h08

Pour faire face à leur développement, les établissements et entreprises publics recourent de plus en plus à l’endettement, aussi bien au niveau du marché local qu’à l’international. Du coup, en 2014, et comparativement à l’exercice précédent, l’encours de cette dette a progressé de 16% pour atteindre 215 milliards de dirhams. C’est ce que révèle le quotidien L’Economiste dans sa livraison du vendredi 23 octobre, se basant sur les documents accompagnant le Projet de loi de finances 2016.

Seulement, sur les 256 entités concernées (212 établissement et 44 entreprises), une analyse fine des emprunteurs fait ressortir une forte concentration de cette dette sur 5 acteurs. Ainsi, selon le quotidien, l’Office national d’eau et d‘électricité (ONEE), l’office chérifienne des phosphates (OCP), la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), les Autoroutes du Maroc (ADM) et l’Office nationale des chemins de fer (ONCF) totalisent un encours de 197 milliards de dirhams, soit 92% de la dette globale des établissements et entreprises publics. Pour ces 5 acteurs, cette dette correspond à 159% de leurs capitaux propres.

Toutefois, ces acteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Pour le groupe OCP, «l’industriel avait longtemps privilégié l’autofinancement pour ses investissements, en raison notamment d’une trésorerie abondante. Malgré une dette qui a été multipliée par 2,4 en deux ans, elle ressort néanmoins à 83% des fonds propres».

Pour sa part, ADM affiche une dette globale de 38 milliards de dirhams représentant 4,7 fois ses fonds propres. «Le poids des charges financières pèse sur la rentabilité de l’entreprise. Elles absorbent la totalité du résultat d’exploitation», explique le quotidien. Idem pour l’ONEE dont la dette de 54 milliards de dirhams est couverte seulement à hauteur de 35% par les fonds propres.

Enfin, si ces deux entreprises ont de grosses difficultés de trésorerie, L’Economiste explique que «la quasi-totalité de la dette de l’ONEE et d’ADM bénéficie de la caution de l’Etat ce qui veut dire qu’en cas de défaillance, le contribuable va payer».

Par Moussa Diop
Le 24/10/2015 à 21h08