Un géant du capitalisme marocain post-indépendance vient de tirer sa révérence. Messaoud Agouzzal fait partie de ces businessmans autodidactes qui ont marqué l’histoire de l’entrepreneuriat au Maroc. Six ans après la mort de son père, Agouzzal quitte Idaougnidif, son village natal au sud du Maroc pour aller à Meknès. Agé alors de 17 ans, le jeune Agouzzal entame sa carrière en tant que vendeur ambulant d’huile d’olive avant de devenir l’un des plus gros distributeurs de la région, en développant notamment la marque Bab Mansour, propriété de «Les Huileries de Meknès», l'entreprise qui a servi de tremplin pour l’empire Agouzzal.
Connu aussi pour avoir installé l’une des premières minoteries industrielles du Maroc, basée elle aussi à Meknès, Messaoud Agouzzal avait construit au fil du temps un groupe diversifié: huileries, tanneries, peinture, agriculture, immobilier, etc. Le groupe qui porte son nom fut parmi les rares à franchir le seuil de 2 milliards de dirhams de chiffres d’affaires au milieu des années 90.
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Mais au-delà de sa réussite dans le monde des affaires, Messaoud Agouzal est réputé pour sa simplicité, sa proximité et la générosité de son engagement associatif. La reconstitution de la monumentale Bab Mansour de la capitale ismailienne, exposée en 1999 à Paris au milieu de la Place de la Concorde lors de l'évènement «Le temps du Maroc», a été financée par "Les Huileries de Meknès".
"Moulay Massoud Agouzzal était présent au cœur des événements politiques et scientifiques qui ont marqué l’histoire du Maroc et a fortement contribué au développement économique du Sahara marocain", a écrit l’actuel chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, en préambule d’un livre sorti en 2005, consacré à la vie du défunt, intitulé "Moulay Massoud Agouzzal, un homme des deux combats" de l'auteur Mohamed Nabzar. Feu Agouzzal est connu aussi pour sa participation à l’extraordinaire logistique déployée lors de la Marche verte.