La pluie battante du mardi après-midi n’a aucunement freiné l’enthousiasme de Jamila et ses filles à servir leurs clients. Fidèles à leur emplacement habituel au marché Jmiâa, à Derb Sultan, celles-ci ont fait des légumes épluchés leur spécialité.
Derrière leur étal coloré, où les sachets de légumes soigneusement préparés s’accumulent, l’organisation est bien rodée. «Nous travaillons en équipe, il est impossible de tout préparer en étant seule. Il y a ma mère, mes sœurs et moi, et nous avons élargi notre cercle grâce à des dames que nous employons désormais», explique Samia, l’aînée de la famille.
La préparation commence dès la veille. «Certaines tâches sont effectuées la nuit, d’autres le matin. Les artichauts, les herbes aromatiques, les épinards et la mauve (lkhoubiza) sont préparés le matin, tandis que le reste est nettoyé et découpé la nuit car ils tiennent mieux», détaille Samia. Un effort qui porte ses fruits, puisque les stocks disparaissent en une journée. «Nous renouvelons notre marchandise quotidiennement, mais de toute façon, tout se vend dans la journée, Dieu merci», ajoute-t-elle fièrement.
Étal de légumes prêts à la cuisson au marché jmiâa de Derb Sultan à Casablanca. (S.Bouchrit/Le360)
«Nous proposons vraiment de tout: petits pois, haricots verts, carottes, betteraves, pommes de terre, courgettes, oignons, échalotes, salade verte, poivrons de différentes couleurs… et même des assortiments pour soupes, tajines ou légumes sautés à la poêle», énumère Samia. Les quantités varient, par exemple un sachet de légumes à soupes, remplira 5 bols selon les vendeuses.
Les prix sont de 8 dirhams l’unité et 15 dirhams pour deux sachets, sauf pour les champignons et les légumes destinés au couscous, vendus à 10 dirhams. «Ce sont les tarifs proposés toute l’année, et ils n’ont pas bougé pendant ce mois sacré», assure Jamila.
Lire aussi : Fruits et légumes: le marché de gros de Casablanca fait recette
La clientèle est séduite par ces légumes prêts à la cuisson, pratiques et économes. Femmes salariées, hommes célibataires, étudiants, ou même les femmes au foyer, tous y voient une solution idéale pour gagner du temps sans sacrifier la qualité des repas faits maison.
Et si le succès de leur commerce repose sur le bouche-à-oreille, il doit aussi beaucoup aux réseaux sociaux où elles promeuvent leur marchandise. «Nous recevons énormément de commandes par téléphone mais surtout via TikTok», confie Samia. «Beaucoup de clientes préfèrent réserver à l’avance surtout en période de forte demande comme Ramadan», conclut-elle. Un nouveau mode de consommation qui prouve que même dans un marché aussi traditionnel que souk Jmiâa, la modernité trouve sa place.
Bienvenue dans l’espace commentaire
Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.
Lire notre charte