Après la sortie de la liste grise du GAFI, le Maroc a signé son grand retour sur le marché financier international. Car dès la réception du «certificat» de bonne conduite en matière de blanchiment d’argent, les autorités monétaires du Royaume ont réussi le 1er mars à lever 2,5 milliards de dollars auprès d’investisseurs étrangers, à l’issue d’un road show international mené par la ministre des Finances, Nadia Fettah Alaoui, souligne l’hebdomadaire La Vie Éco.
Pour rappel, l’emprunt a été réalisé en deux tranches d’un montant de 1,25 milliards de dirhams. D’après les données communiquées par le ministère de tutelle, la première tranche d’une maturité de 5 ans a été émise à un spread de 195 points de base à un taux de 5,95%. La seconde tranche, d’une maturité de 10 ans, a été, quant à elle, émise à un spread de 260 ppbs à un taux de 6,4%, rapporte l’hebdomadaire.
Toujours est-il que la demande a été largement au rendez-vous, d’autant plus que le livre d’ordre a dépassé les 11 milliards de dollars. D’après le ministère, cela témoigne de «la confiance dont jouit le Maroc». Comme le souligne l’hebdomadaire La Vie Éco, cette confiance s’explique par la résilience de l’économie nationale ainsi que par ses fondamentaux macroéconomiques qui sont restés solides malgré le contexte de crise.
D’après le directeur de FL Market et spécialiste des marchés financiers, Farid Mezouar, «le Maroc est plutôt prisé par les investisseurs car il a toujours honoré ses engagements. De plus, avec un déficit budgétaire de 4,6% du PIB en 2023, les finances publiques demeurent sous contrôle». Et d’ajouter: «le Trésor a levé ce qu’il souhaitait à des spreads corrects». Ces derniers étaient inférieurs de 40 pbs à ceux proposés à l’ouverture des souscriptions.
Selon l’hebdomadaire, cet emprunt obligatoire en devise aura de nombreuses implications positives sur l’image du Maroc. Car cette levée permet en effet d’habituer les marchés internationaux à la signature du Maroc. D’après Farid Mezouar, «cette sortie sur le marché international permet de donner à la signature marocaine une appréciation réelle par les investisseurs, matérialisée par le spread de la levée».