La mobilité électrique s’accélère à grande vitesse dans le monde, et le Maroc ne souhaite pas rater ce virage. En attestent les nombreuses initiatives privées et étatiques lancées ces dernières années pour stimuler le développement de ce secteur. En toute logique, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) s’intéresse au sujet.
L’organisation patronale a présenté, le mercredi 3 mai, un ensemble de recommandations pour faciliter le développement de la mobilité électrique dans le Royaume, sur la base des résultats d’une étude qu’elle a menée en partenariat avec l’ambassade des Pays-Bas au Maroc et l’Agence néerlandaise pour l’entreprise.
L’objectif de cette étude est «de contribuer à l’élaboration d’une feuille de route nationale concertée relative à la mobilité électrique et durable, qui servira de base pour la définition des politiques publiques nécessaires, tout en préparant les entreprises marocaines aux mutations en cours dans ce secteur et en faisant émerger une offre locale adaptée, touchant à la fois les infrastructures, l’industrie et les services», précise le document.
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Concrètement, la CGEM propose d’abord de rendre les véhicules électriques plus accessibles, à travers des incitations fiscales ou non fiscales limitées dans le temps, associées à une réduction des barrières financières. Une politique qui doit être mise en place de manière progressive «pour éviter toute perturbation des finances de l’Etat».
Développer une industrie locale
Qui dit voitures électriques, dit infrastructure de recharge, dont le maillage est encore à l’état embryonnaire au Maroc. Pour y remédier, le patronat suggère le développement d’une base industrielle nationale de fabrication et d’installation de bornes de recharge, et à plus long terme de production et de recyclage des batteries de véhicules électriques.
«Cette initiative pourrait constituer une nouvelle filière industrielle intégrée pour le pays, qui pourrait générer des emplois, des revenus et attirer davantage d’investisseurs étrangers», souligne la CGEM.
Enfin, la transition vers la mobilité électrique nécessitera le redimensionnement des capacités de production d’énergie. Pour le patronat, il s’agira d’adapter le système électrique national «afin d’absorber la demande supplémentaire générée par la mobilité électrique, avec la mise en place concomitante de mesures de gestion de la demande».
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Pour relever ces nombreux défis, l’équipe du président Chakib Alj recommande la mise en place d’une gouvernance multipartite, pilotée par une commission regroupant les différentes parties prenantes entre acteurs publics, industriel et académiques. «Cette commission aura notamment pour mission de suivre l’avancement de la mise en place du plan d’actions défini d’un commun accord entre les parties prenantes, et un certain nombre d’indicateurs de performance», explique-t-elle.
La CGEM annonce la réalisation de la seconde phase de cette étude sur la mobilité électrique au Maroc, qui se focalisera sur la mobilité durable, notamment le transport en commun et l’intermodalité, l’aménagement du territoire, la mobilité intelligente, l’adoption de combustibles alternatifs.
D’après l’institution, le secteur du transport, qui fonctionne quasi-exclusivement avec des combustibles fossiles, consomme 38% de l’énergie du Maroc. C’est aussi le troisième secteur émetteur de gaz à effet de serre (GES), avec plus de 16% des émissions totales.
«Cette démarche vers une mobilité durable présente ainsi des avantages économiques importants et limitera la dépendance énergétique du Maroc vis-à-vis des pays tiers, tout en réduisant les émissions de GES et en contribuant à la réalisation des objectifs de développement durable de notre pays et de consolider son positionnement en tant que leader dans les énergies renouvelables», indique-t-elle.