Les premiers effets économiques de l’annonce de la candidature unique du trio Maroc-Espagne-Portugal pour la Coupe du monde 2030 se font déjà sentir. A la bourse de Casablanca, le Masi a démarré fort la séance de ce jeudi 5 octobre. L’indice principal de la Bourse de Casablanca est vite parti à la hausse avec 2,25% dans les premiers échanges après l’ouverture, indique l’hebdomadaire Challenge de cette semaine.
«S’il reste difficile de chiffrer ces retombées économiques, on sait que pour la Coupe du Monde de football 2022 organisée au Qatar, la FIFA a réalisé des revenus record de 7,5 milliards de dollars», lit-on.
Si les retombées économiques pourraient finalement être moins attractives qu’espérées, les impacts sur la fréquentation touristique devraient partir dans une hausse durable et économiquement avantageuse pour le pays, mais il s’agit là de compétitions qui renvoient une image valorisante du pays. Depuis, le sport, et plus spécialement le football, est considéré comme un véritable outil de soft power.
«Le Maroc a engagé cette politique d’influence pour se différencier de ses voisins, pour associer le royaume aux valeurs dites positives du sport et faire rayonner le pays grâce à l’organisation de compétitions sportives. Le sport associé à des valeurs universelles et humanistes est un excellent levier pour toute nation qui cherche à se faire connaître», souligne Challenge.
Avec tous ces atouts, le Maroc cherche avant tout à mettre sur pied un écosystème autour de l’économie du sport: pour vendre la marque du pays (nation branding), diversifier son économie et devenir un leader mondial de l’excellence sportive. Cette stratégie, qui s’accompagne d’investissements sur son territoire pour accompagner les performances des sportifs du monde entier et former les champions de demain, s’est concrétisée notamment avec la création de l’Académie de football en 2009 sur instructions royales. «Près d’une décennie après, le royaume chérifien recueille les fruits d’une stratégie qui a fait de la formation des jeunes son principal fer de lance. Avec un budget de 140 millions de dirhams, soutenue financièrement par le souverain lui-même, avec un tour de table comprenant la Banque du commerce extérieur au Maroc», lit-on.
Portée par le Roi, l’organisation de la Coupe du Monde 2030 est une immense chance pour le Maroc. Faute de saisir très vite celle-ci, le rêve, alerte l’hebdomadaire, peut se transformer en maigre bénéfice économique et politique qu’il sera bien difficile de dénouer si les élus, les politiques et les hommes d’affaires ne prennent pas rapidement le train en marche.