Nouvelle décharge de Casablanca: énième rebondissement inattendu, la mairie va revoir son appel d’offres

Mohamed M'hidia, wali de la région de Casablanca-Settat et gouverneur de la préfecture de Casablanca, et Nabila Rmili, maire de Casablanca.

En réponse à une demande insistante exprimée par des entreprises marocaines, la commune de Casablanca, en concertation avec le ministère de l’Intérieur, a décidé de modifier l’appel d’offres relatif au futur Centre d’enfouissement et de valorisation (CEV) afin d’en alléger les critères d’admissibilité, apprend Le360 de source sûre.

Le 12/12/2023 à 15h31

Le projet de la nouvelle décharge de Casablanca n’en finit pas de surprendre. Après un blocage de plusieurs mois, le dossier a été réactivé fin novembre dernier suite au lancement du processus de préqualification des candidats éligibles à la procédure d’appel d’offres. Alors que l’ouverture des plis est fixée au 5 janvier 2024, plusieurs entreprises, en particulier des PME, ont exprimé leur mécontentement, se sentant lésées par les critères d’admissibilité fixés par la mairie.

En effet, parmi les critères techniques de préqualification, en plus d’une expérience dans le domaine de l’exploitation des décharges contrôlées, le candidat «doit avoir au minimum une expérience relative aux travaux de génie civil comprenant les terrassements ou les casiers d’enfouissement ou les bassins de stockage et les digues de protection ou les dispositifs d’étanchéité et de complexe de drainage d’un montant supérieur ou égal à 500 millions de dirhams», lit-on dans le cahier des prescriptions spéciales (CPS) accompagnant la consultation relative au CEV.

Seulement voilà, le seuil de 500 millions de dirhams est jugé discriminatoire, soupçonné de servir de manière exclusive les intérêts d’une poignée de firmes étrangères, excluant d’office les entreprises marocaines qui ont déjà eu à gérer des projets similaires de moindre envergure.

Pour remédier à cette situation, la commune de Casablanca, en concertation avec le ministère de l’Intérieur, a décidé de modifier les critères de préqualification, en ramenant le seuil exigé à 300 millions de dirhams, nous confie une source au sein de la mairie. Un avis rectificatif sera publié dans les jours qui viennent.

Le projet du CEV suscite un engouement manifeste chez bon nombre d’opérateurs nationaux et internationaux, toutes tailles confondues. Consulté par nos soins, le procès-verbal de la visite du site de la future décharge de Médiouna, organisée le 7 décembre, mentionne la présence des représentants de pas moins de dix entreprises: Suez, Ovive, Nareva, SOMAGEC, Mojazine, Polluclean, SOS NDD, GESI, Casa Technique et CRBC.

Rappelons que parmi les autres critères retenus dans le cadre de cette consultation, le candidat doit démontrer qu’il a les capacités financières suffisantes pour faire face à tous les frais liés à la gestion déléguée, notamment les frais d’investissement et d’exploitation. Ainsi, il doit justifier de capitaux propres supérieurs ou égaux à 300 millions de dirhams. Le candidat doit justifier également d’un chiffre d’affaires annuel moyen hors taxes d’un montant égal ou supérieur à 200 millions de dirhams, et ce, lors des trois derniers exercices.

La prestation couvre à la fois la conception, le financement, la réalisation, la gestion, l’exploitation et l’entretien du CEV des déchets ménagers et assimilés, y compris le traitement et l’élimination des lixiviats stockés dans les bassins situés dans les anciennes décharges (décharge publique de Médiouna et décharge contrôlée de Casablanca), et ce, pendant une durée de 20 ans.

S’étalant sur une superficie de 260 hectares au niveau de la commune Mejjatia Ouled Taleb (province de Médiouna), le CEV est destiné à recevoir les déchets ménagers et assimilés de la commune de Casablanca et des communes relevant des provinces de Médiouna et de Nouaceur, soit une moyenne de 6.000 tonnes par jour.

Par Wadie El Mouden
Le 12/12/2023 à 15h31