«Outre le déséquilibre entre l’offre et la demande qui a marqué le marché national cette année, il faut rappeler que la flambée des prix a été alimentée par les spéculateurs et les intermédiaires qui agissent dans ce domaine», a regretté le président de cette entité qui regroupe les Chambres d’agriculture relevant des douze régions du Royaume.
«D’un point de vue général, il faut réformer le circuit en instaurant notamment un régime fiscal simple et unifié, en développant les marchés pilotes (souk namoudaji) et en édifiant des abattoirs dignes de ce nom», a souligné celui qui est également conseiller parlementaire du PAM. Et de préciser qu’il ne faut pas seulement multiplier les marchés pilotes mais instaurer une bonne gestion de ces points de vente.
Traditionnellement, la gestion des marchés de gros est assurée par les municipalités et le ministère de l’Intérieur. Quant à la dernière mesure prise par le gouvernement en faveur des producteurs agricoles, Habib Bentaleb estime que l’annulation de la TVA de 20% sur l’import des équipements va booster la production nationale et réduire les prix. «Nous commençons à ressentir des baisses», a-t-il déclaré.
Lors de l’interview, le président n’a pas cessé de répéter que l’une des causes de la flambée des prix est venue des intermédiaires et des spéculateurs. Il a aussi insisté sur la nécessité de baisser la taxe communale de 7% applicable aux marchandises arrivant dans les marchés de gros municipaux. «Cette taxe de 7% - dont 5% pour les municipalités et 2% pour les receveurs des taxes (des personnes physiques)- est calculée sur la valeur des produits mis en vente. Elle est pénalisante sachant qu’elle est répercutée automatiquement sur les prix du détail. Ce sont les consommateurs qui paient cette taxe», a-t-il déploré.
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A propos de l’Aïd al-Adha, pour lequel il faut quelque 6 millions de tête d’ovins cette année, le président de la Fédération des Chambres d’agriculture du Maroc a rappelé l’engagement du gouvernement à approvisionner le marché en bétail. Et concernant la sécheresse répétitive qui a eu de graves conséquences sur le cheptel national, Habib Bentaleb a laissé entendre que, dans ce cas de figure, le Maroc pourrait recourir à l’importation de moutons.
Enfin, le président de la Fédération des chambres agricoles du Maroc a évoqué l’épineuse question liée à la rareté de l’eau et à l’insuffisance des précipitations. «Nous devons nous atteler à trouver des solutions, sans l’irrigation nous ne pouvons rien faire», a-t-il affirmé, avant de louer les résultats du Plan Maroc vert. Et d’indiquer que le programme Green Génération va faciliter les investissements au profit de la petite et moyenne agriculture (moins de 5 hectares).
Depuis sa mise en place en 2008, le Plan Maroc vert a généré des investissements privés de la part des agriculteurs de l’ordre de 70 milliards de dirhams, a conclu Habib Bentaleb.