Serait-ce le début d’une nouvelle flambée des prix à l’échelle mondiale à cause de la hausse continue des tarifs du fret maritime? C’est la question que se pose le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mercredi 13 février.
Et pour cause, la crise en Mer rouge qui a multiplié par trois le coût du fret maritime. «Pour un conteneur affrété de Chine et à destination de la Méditerranée, le prix est passé d’environ 2.000 dollars à près de 6.000 et 7.000 dollars actuellement», indique El Mostafa Fakhir, expert maritime et en transport et logistique, cité par le quotidien.
Désormais, les navires sont déroutés en direction du Cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud, afin de prendre par la suite la direction de l’Atlantique Nord en logeant les côtes africaines ou en s’orientant vers l’Amérique latine. À ces surcoûts logistiques, il faut ajouter l’allongement moyen de 15 jours pour les trajets et l’augmentation des primes d’assurances.
Autre crainte, en raison du réacheminement des navires via le Cap de Bonne-Espérance, les navires et les conteneurs sont confrontés à des temps de transit plus longs (8-14 jours supplémentaires), il faut s’attendre à une pénurie de conteneurs vides en Asie dans les semaines à venir. S’y ajoute la perspective du Nouvel An Chinois, qui s’accompagne généralement d’un ralentissement des expéditions.
«Le constat actuel est qu’il y a une surcharge sur le fret qui fait qu’aujourd’hui, la hausse est plutôt structurelle et non conjoncturelle. Cette situation devrait se maintenir dans les prochains mois», renchérit El Mostafa Fakhir», qui pointe également du doigt l’entrée en vigueur de la taxe carbone dans l’espace européen. Pour l’heure, nul ne peut mesurer l’impact direct sur les prix des produits importés, un écart de plusieurs semaines, voire des mois, est à observer avant que la hausse du fret maritime ne se répercute sur les prix dans les marchés. «Les prochains jours seront donc cruciaux, si la crise persiste en mer Rouge. Actuellement, les grands armateurs ont décidé de suspendre leurs liaisons via la mer Rouge. C’est le cas du danois Maersk, de l’allemand Hapag Lloyd, du français CGMA CGM, ainsi que de l’italo-suisse MSC», écrit Les Inspirations Eco. Et le pire est à craindre.