Pourquoi l’oignon coûte (beaucoup) plus cher en ce moment

Dessin de Khalid Gueddar.

Alors que les étals des marchés se garnissent de légumes de saison, l’oignon connaît une envolée spectaculaire de ses prix. À Casablanca, le kilo dépasse les 12 dirhams en détail. Une situation conjoncturelle, selon les professionnels, liée à la rareté du produit et à la pression des exportations. Explications.

Le 29/03/2025 à 16h06

Les ménagères marocaines l’ont remarqué ces derniers jours: cuisiner avec des oignons coûte plus cher. Sur les marchés de détail de Casablanca, le kilo se négocie entre 11 et 12 dirhams, tandis qu’il frôle les 8 dirhams en gros.

En cause, une baisse naturelle de l’offre combinée à une dynamique d’exportation soutenue. D’après Abdelkabir Mâiden, secrétaire général de l’Association du marché de gros des légumes et fruits de Casablanca, ce renchérissement est une conséquence directe de la fin de saison de production, couplée aux coûts de stockage et à une demande extérieure en hausse.

Ce professionnel explique que l’offre d’oignon se concentre habituellement entre juillet et septembre. Passée cette période, le marché dépend exclusivement des stocks constitués pour couvrir les besoins des mois suivants.

Or, cette période transitoire entre l’épuisement des stocks et la prochaine récolte fait grimper les prix de manière cyclique. À cela s’ajoutent les coûts liés au stockage, qui pèsent lourdement sur les producteurs. «Les pertes dues à la conservation et les frais logistiques sont répercutés sur le prix final», précise Abdelkabir Mâiden.

Autre facteur aggravant: l’accroissement des exportations. Cette orientation commerciale, bien qu’intéressante pour les producteurs, déséquilibre l’offre locale et renforce la tension sur les prix. Un phénomène déjà observé ces dernières années, mais qui semble s’accentuer en 2025, ajoute notre interlocuteur.

Heureusement, tous les oignons ne sont pas logés à la même enseigne. Le marché continue de proposer en abondance l’oignon vert, une variété plus fraîche, moins prisé pour la conservation mais bien plus abordable: entre 2 et 4 dirhams le kilo. Une alternative bienvenue pour les ménages en attendant le retour à la normale du marché de l’oignon, conclut Abdelkabir Mâiden.

Par Fatima El Karzabi
Le 29/03/2025 à 16h06

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