Dans un document d’orientation publié ce jeudi 30 mars, intitulé «Powering Up Britain: Energy Security Plan», le gouvernement britannique annonce qu’il examine la viabilité et l’intérêt du projet de câble sous-marin reliant le Maroc au Royaume-Uni (initié par la startup britannique Xlinks), afin d’évaluer comment il pourrait contribuer à la sécurité énergétique du Royaume-Uni, fait savoir Xlinks dans un communiqué.
Le document présente le plan du gouvernement pour l’avenir de l’approvisionnement énergétique du Royaume-Uni, décrivant comment le pays diversifiera sa production d’énergie en investissant dans les énergies renouvelables, afin de garantir sa sécurité énergétique, climatique et économique, ajoute la même source.
«La sécurité énergétique du Royaume-Uni revêt une importance vitale pour le pays. Cependant, il est également urgent de s’en tenir à l’objectif du gouvernement (décarboner entièrement le système électrique à l’horizon 2035) et d’éviter les réflexions à court terme qui pourraient faire dérailler la transition vers des sources d’énergie propres et abondantes», commente Simon Morrish, PDG de Xlinks.
Dans son communiqué, Xlinks tient à préciser que ledit document décrit également comment la Grande-Bretagne a besoin de sécuriser son approvisionnement énergétique en s’appuyant sur des sources diversifiées et des relations avec des partenaires et des alliés solides et de confiance tels que le Maroc.
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Rappelons que dans le cadre du projet d’interconnexion électrique entre le Maroc et le Royaume-Uni, Xlinks ambitionne de construire un immense parc solaire ainsi qu’un parc éolien adjacent dans la région de Guelmim-Oued Noun. L’électricité propre qui y est produite sera ensuite transportée via quatre câbles sous-marins, puis stockée dans une dans une centrale de batteries géante à 3.800 kilomètres du Maroc, traversant le Portugal, l’Espagne et la France, avant d’atterrir dans le village d’Alverdiscott, dans le North Devon, où elle sera injectée dans le réseau électrique britannique.
Trois chantiers navals ont déjà soumissionné pour construire un navire de plus de 200 mètres –le plus grand de ce type– pour assurer la pose des câbles sous-marins. Entre-temps, un permis de construire a été accordé pour une usine à Hunterston, en Ecosse, qui confectionnera le câble, prévu pour être le plus long jamais fabriqué dans le monde.
Un financement de 22 milliards de dollars
Le peu d’informations dévoilées à ce jour évoque un investissement de l’ordre de 22 milliards de dollars (sans réelle visibilité sur le financement pour l’instant), avec l’ambition de fournir, à partir de 2030, près de 8% des besoins en électricité de la Grande-Bretagne.
Du côté marocain, plusieurs ministres interrogés par Le360 affirment qu’il s’agit d’«un bon projet», mais attendent le feu vert du gouvernement britannique, décisif pour sécuriser la demande en électricité, avant d’entamer les négociations officielles avec les promoteurs de Xlinks. Si le projet aboutit, il devrait logiquement bénéficier du dispositif incitatif de la nouvelle Charte de l’investissement.