Devenir un géant pharmaceutique en Afrique. C’est l’ambition de Sun Pharma qui vient de racheter la filiale marocaine de son rival égyptien Chemipharm. Le groupe indien, actif au Maroc depuis une dizaine d’années, est le quatrième producteur mondial de médicaments génériques, indique le magazine Jeune Afrique.
Chemipharm a posé ses valises en 2017 dans le Royaume avant d’inaugurer une usine en 2018. Le groupe spécialiste des traitements génériques sous forme sèche et liquide produit des traitements contre le dysfonctionnement érectile, des antibactériens locaux et contre des infections oculaires sévères.
«Son acquéreur, Sun Pharma, dirigé par Dilip Shanghvi, est quant à lui présent dans le pays depuis 2012. Pour consolider ses liens avec le Maroc, il a ouvert un site de production en 2019, dans la région de Casablanca», lit-on.
Avec le rachat de Chemipharm, l’indien met la main sur un réservoir d’autorisations de mise sur le marché (AMM). Ces documents, fournis par le ministère de la Santé, permettent à un laboratoire d’exploiter et de commercialiser un médicament. Le laboratoire récupère en plus des AMM, l’usine de l’égyptien au Maroc.
Avec une quarantaine de laboratoires répartis à travers le monde, Sun Pharma a su pénétrer le marché africain. Le groupe possède des installations dans cinq pays, entre le nord et le sud du continent. Le Maroc, grand producteur de générique, occupe une place de choix dans la stratégie du groupe puisque le secteur pharmaceutique est la deuxième industrie du pays après celui du phosphate – avec ses 54 usines de production de médicaments, dont certaines appartiennent à des géants comme Sanofi, Sothema et Roche.
Ce secteur d’activité représente 1,2 % du PIB marocain. Le renforcement de sa présence dans le pays permet à Sun Pharma de mieux quadriller et d’organiser la livraison de médicaments aux pays africains. Entre 7 % et 8 % de la production marocaine est destinée à l’export vers l’Europe, l’Afrique subsaharienne et le Proche-Orient.
«L’opération entre le premier groupe indien du secteur et Chemipharm arrive au moment où le Royaume repense sa politique pharmaceutique», relève Jeune Afrique. «Le pays a été confronté ces dernières années à des ruptures de stocks. Si elles ont été qualifiées de mineures, il n’en demeure pas moins que la population a manqué de médicaments de premier plan, dont le Levothyrox», lit-on encore.