Les producteurs de fruits rouges font face à une année pleine de challenges. Entre fluctuations de rendement et ajustement des surfaces cultivées, le secteur semble redéfinir ses ambitions. Selon Zouhir Daissoria, producteur et exportateur de fruits rouges, la tendance des années précédentes montrait une croissance quasi exponentielle des superficies plantées. «Cette tendance ascendante a toutefois connu un fléchissement cette année pour deux de nos produits: les fraises et les framboises ont en effet vu leurs superficies se contracter par rapport à l’année précédente. En revanche, la culture des myrtilles continue de bénéficier d’une dynamique positive, avec des prévisions d’expansion encore plus marquées», estime-t-il.
Cette évolution intervient dans un contexte marqué par des conditions climatiques adverses et une concurrence internationale accrue, posant de nouveaux défis aux agriculteurs locaux. «L’an dernier fut une période éprouvante, marquée par des aléas climatiques défavorables et des turbulences sur les marchés internationaux. Ces perturbations ont porté un coup dur aux agriculteurs, qui se sont retrouvés dans l’incapacité de commercialiser leurs récoltes à des tarifs avantageux. En parallèle, le volume de notre production a marqué une décrue, s’éloignant des niveaux habituellement enregistrés. Cette réduction s’est doublée d’un fléchissement du rendement à l’hectare», poursuit notre interlocuteur.
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Actuellement, en pleine saison de récolte, les producteurs observent avec attention l’évolution du rendement. La baisse à une moyenne de 7 tonnes par hectare est principalement attribuée à la diminution des surfaces cultivées. «Nous sommes à la 13ème semaine de la récolte pour les framboises et les fraises, avec des résultats qui diffèrent selon les variétés. Le premier cycle, achevé en décembre, nous a donné un aperçu des défis à relever, et nous attendons le second cycle avec espoir. Pour les myrtilles, les premiers signes lors de la deuxième semaine de récolte sont encourageants, montrant des indicateurs positifs de rendement et de superficie», note Zouhir Daissoria.
Retard à l’export, compétitivité rude... Mais des producteurs toujours confiants
Un deuxième producteur partage une perspective similaire, tout en soulignant d’autres défis: «Il est indéniable que nous accusons un retard, surtout en termes d’exportations par rapport à l’année dernière, particulièrement en ce qui concerne nos volumes d’exportation. Les incidents climatiques d’août à Agadir et de novembre dans le Nord, ainsi que les températures anormalement basses en janvier, ont considérablement ralenti notre production.»
L’impact de ces conditions climatiques se voit aggravé par la pression du marché international. «La compétitivité accrue de marchés comme l’Égypte, surtout dans le segment du surgelé pour les fraises, ajoute une couche supplémentaire de complexité. Une baisse de 30% de nos superficies plantées a exacerbé la situation, rendant l’atteinte de nos objectifs de production et d’exportation plus ardue», signale-t-il.
Malgré ces obstacles, un sentiment d’optimisme prévaut. Les producteurs espèrent récupérer les volumes perdus dès février. «Les conditions climatiques défavorables de l’année dernière ont éloigné les volumes exportés des niveaux précédents. Cependant, nous restons confiants dans notre capacité à surmonter ces défis», conclut notre interlocuteur.