Affilié à l’Union marocaine du travail (UMT), le bureau syndical de la Fédération nationale du transport aérien estime que «la sauvegarde des emplois et des intérêts de la compagnie passe tout d’abord par l’optimisation et l’instauration d’une nouvelle approche quant à la gestion des dépenses de fonctionnement qui engendrerait des économies substantielles».
Le syndicat du personnel au sol se montre néanmoins ouvert à certaines concessions, mais une fois que «toutes les pistes de réduction des coûts auront été épuisées de manière claire, transparente et efficace, mais aussi après avoir parcouru le plan d’action final élaboré par la direction».
Le bureau syndical a tenu à assurer au personnel que toute décision en commun accord avec la direction serait soumise au préalable à l’approbation de l’ensemble des salariés, invitant ces derniers à ne pas se fier aux rumeurs véhiculant des informations dénuées de tout fondement.
Le message du bureau syndical intervient suite à une réunion tenue en début de semaine avec la direction de la RAM, au cours de laquelle «une converge de vue» a pu être dégagée quant à la poursuite des efforts pour la pérennité de la compagnie et la sauvegarde de l’emploi.
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Vendredi 15 mai dernier, une réunion similaire avait été organisée avec une délégation de l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL). «Il n’y a eu et il n’y aura aucune discussion possible sur les salaires tant qu’il n’y a pas de vision sur un plan de relance crédible, impliquant la participation du personnel navigant», a affirmé un membre dirigeant de l’AMPL dans une déclaration à Le360. Le personnel navigant technique estime que la baisse de sa rémunération est déjà actée dans la mesure où les salaires sont indexés sur la productivité (heures de vol) et ce, depuis 1999. L’AMPL pointe du doigt le niveau élevé de la part variable du salaire des pilotes de la RAM (40%), en comparaison avec les niveaux observés chez d’autres compagnies à l’international (10 à 15% en moyenne).
Durement touchée par la crise suite à la fermeture de l’espace aérien, la RAM traverse une crise sans précédent. La quasi-totalité de sa flotte (58 avions) est clouée au sol. Le 12 mai dernier, dans une lettre adressée à l’ensemble du personnel, le président de la compagnie, Abdelhamid Addou, a fait état d’une «ébauche de plan de reprise» prévoyant des sacrifices importants et une inévitable réduction drastique de voilure, révélant au passage une perte de chiffre d’affaires de l’ordre de 50 millions de dirhams par jour depuis la suspension du trafic aérien national et international.
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