Royal Air Maroc: les pilotes de ligne "en conflit" mais pas en grève

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La revalorisation des salaires, c’est le cœur du conflit social chez la RAM. Mais contrairement aux informations relayées ce matin par certains médias, les vols de la compagnie n’ont pas du tout été affectés par une quelconque grève des pilotes.

Le 18/07/2018 à 12h48

Les tiraillements entre la RAM et l’Association marocaine des pilotes de ligne sont loin de connaître leur épilogue. Après une série de réunions, les négociations qui allaient se solder par un accord entre les pilotes de ligne et le management de la compagnie ont finalement été suspendues.

A la lecture du projet dudit accord, le bureau de l’AMPL dit avoir été «surpris» suite à l’apparition «de nouvelles exigences précédemment écartées».

Voici les éléments à l’origine des réserves exprimées par l’AMPL, tels que mentionnés dans une note d’information diffusée ce mardi 17 juillet, au lendemain de la réunion de l’Assemblée générale extraordinaire. 

A en croire les pilotes, l’ouverture de l’Ecole nationale des pilotes de ligne dans le cadre du contrat-programme n’est plus garantie comme s'y était engagé le management de la RAM, mais pourrait se faire en partenariat.

Le paiement du tiers de la formation n’interviendrait qu’à partir de janvier 2019 et ne concernerait donc pas les élèves pilotes de ligne recrutés en 2018, poursuit l’AMPL.

Au titre de la revalorisation salariale, l’AMPL affirme qu’au moment où l’accord de principe a été acquis quant aux montants et aux phases proposées par son bureau, la RAM aurait (toujours selon l’AMPL) conditionné la seconde et la troisième tranche à la taille hypothétique de la flotte, excluant les nouvelles recrues pour une durée de 5 ans.

On retient également la disposition fixant la durée minimale de paix sociale à cinq ans en cas de signature de contrat-programme (ou bien deux ans en l’absence du contrat-programme). Enfin, les pilotes reprochent à la RAM de ne pas tenir compte des doléances de RAM express exprimées lors de réunions conjointes.

Du côté du management de la compagnie, c’est la consternation. La RAM déplore «l’absence de volonté d’aboutir à un compromis» et dénonce une «surenchère des revendications». «Ce refus dogmatique d’un engagement vers une pérennisation des relations sociales révèle l’intention de se maintenir dans une position belliqueuse jugée confortable, mais au demeurant court-termiste et inutile, dès lors qu’il n’y a plus rien à défendre après la destruction», peut-on lire dans une lettre signée par le PDG de RAM, Abdelhamid Addou, adressée au bureau de l’AMPL, et dont le360 détient une copie.

Le patron de la compagnie affirme avoir mobilisé autant de moyens pour pouvoir répondre aux doléances des pilotes de ligne: process, systèmes d’information, réorganisation de la gestion des RH, etc. ««En réponse à cela, nous constatons un refus, fait par une minorité influente, accepté et validé par tous, de tout compromis avec la compagnie et de toute possibilité de paix sociale», regrette Addou.

La grève, selon lui (si grève il y aura), sera «dévastatrice», se traduisant par une destruction de valeur et une dégradation des indicateurs économiques. Pis encore, «les commandes d’avions prévues seront annulées, car nous ne disposons pas des moyens financiers pour les acquérir. Les actes de carrières seront par conséquent stoppés. Les insatisfactions seront exacerbées. Chaque collaborateur en subira les conséquences», prévient le PDG de la RAM.

Par Wadie El Mouden
Le 18/07/2018 à 12h48