Secteur privé: les constats peu reluisants de la Banque mondiale

La Banque mondiale, en collaboration avec l’Observatoire marocain de la très petite, petite et moyenne entreprise a dréssé un tableau très nuancé de l’état du secteur privé marocain.

Revue de presseLe dernier rapport de la Banque mondiale, en collaboration avec l’Observatoire marocain de la très petite, petite et moyenne entreprise (TPME), sur l’état du secteur privé au Maroc ne prête guère à l’optimisme. Une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 16/10/2024 à 21h10

C’est un tableau très nuancé de l’état du secteur privé marocain que dresse le dernier rapport de la Banque mondiale, en collaboration avec l’Observatoire marocain de la très petite, petite et moyenne entreprise, présenté cette semaine.

Le document, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du jeudi 17 octobre, révèle les opportunités inexploitées et les défis profonds qui freinent encore la dynamique entrepreneuriale et la productivité du pays. On y lit que si, depuis le début des années 2000, la croissance s’est quelque peu essoufflée, c’est en grande partie à cause d’une stagnation de la productivité, un indicateur clé du potentiel de création de richesse dans un pays.

«Le tissu entrepreneurial marocain reste dominé par une majorité de très petites entreprises, souvent peu productives et n’employant qu’une poignée de salariés. En effet, 86% des emplois formels sont concentrés dans des entreprises de moins de 10 salariés, une proportion qui contraste fortement avec celle des pays de l’OCDE, où la moyenne avoisine les 35%», lit-on. Cette structure économique a des répercussions importantes sur la capacité du secteur privé à jouer pleinement son rôle dans la création d’emplois et la croissance.

Un autre constat marquant du rapport est la faible densité des entreprises à forte croissance (EFC), celles que l’on qualifie souvent de «gazelles». Ces entreprises qui, dans d’autres contextes nationaux, représentent une source majeure de création d’emplois et d’innovation, peinent à émerger au Maroc.

Le rapport suggère plusieurs axes d’intervention. «Cela passe par une amélioration de l’accès aux financements pour les petites entreprises innovantes, et par une refonte des mécanismes de soutien existants, trop souvent concentrés sur les grandes entreprises», lit-on encore.

Il est aussi nécessaire de simplifier les procédures de faillite et de liquidation des entreprises pour permettre un assainissement du tissu économique et éviter la persistance de nombreuses entreprises inactives, dont le taux atteint aujourd’hui 7,3%.

La capacité du Maroc à concrétiser son ambition de doubler son revenu par habitant d’ici 2035 dépendra des moyens à mettre pour soutenir les entreprises existantes, mais aussi pour encourager la création de nouvelles entreprises à forte valeur ajoutée capables de rivaliser avec les grandes entreprises établies et stimuler une véritable dynamique de marché.

Par Nabil Ouzzane
Le 16/10/2024 à 21h10