Secteur privé: une grande injustice nommée retraite

Le siège de la Caisse nationale de la sécurité sociale, à Casablanca.

Revue de presseLes retraités du privé affiliés à la CNSS perçoivent des pensions très faibles, souvent insuffisantes pour vivre dignement. La réforme fiscale prévue en 2025 allégera l’impôt, mais n’améliorera pas significativement leur pouvoir d’achat. Sans retraite complémentaire, la majorité d’entre eux dépend de la solidarité familiale pour survivre. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 20/03/2025 à 20h35

Avec une pension moyenne de 2.168 dirhams par mois, les retraités du privé affiliés à la CNSS comptent parmi les 1,42 million de Marocains vivant sous le seuil de pauvreté, selon les dernières données du Haut-commissariat au Plan (HCP). C’est ce qu’indique le quotidien Les Inspirations Eco, mettant en lumière l’injustice que subissent les travailleurs et salariés du secteur privé. Pire encore, ils sont légion parmi les 4,75 millions de personnes économiquement vulnérables.

Le système actuel impose un plafond de cotisation de 6.000 dirhams, limitant ainsi la pension maximale à 4.200 dirhams, soit 70% du salaire de référence. Or, moins de 10% des retraités atteignent ce montant. Les autres doivent survivre avec des pensions souvent inférieures à 1.500 dirhams, les condamnant à une dépendance familiale ou à une lutte quotidienne pour accéder aux soins médicaux.

Dès 2025, la fiscalité sur les pensions de retraite de base sera progressivement supprimée: une réduction de 50% de l’impôt en 2025, puis une exonération totale dès 2026, lit-on. Cette mesure s’applique aux pensions versées par la CNSS, la CMR, le RCAR et les caisses internes de certains établissements publics.

Cependant, cette exonération fiscale ne changera pas la donne pour les pensions les plus faibles. En 2023, 35% des retraités percevaient entre 1.000 et 1.500 dirhams et 20% moins de 1.000 dirhams, notamment les bénéficiaires de pensions de survivants. Pour ces derniers, l’absence d’impôt ne compense pas la faiblesse de leur revenu.

Les pensions de retraite complémentaire restent un privilège réservé à une minorité. La CIMR, principal régime complémentaire du pays, comptait à fin 2023 seulement 7.197 entreprises adhérentes, contre 330.000 affiliées à la CNSS. Résultat: très peu de retraités bénéficient d’un revenu supplémentaire leur garantissant un niveau de vie décent.

En 2023, la CNSS a versé 15,88 milliards de dirhams à plus de 753.000 bénéficiaires, soit une hausse de 6% par rapport à 2022. Mais avec une pension moyenne de 1.814 dirhams, la précarité des retraités du privé reste une réalité indéniable. Le système doit impérativement être repensé pour garantir une retraite digne à ceux qui ont contribué toute leur vie à l’économie nationale.

Par Nabil Ouzzane
Le 20/03/2025 à 20h35

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