Station touristique Essaouira-Mogador: 1 milliard de dirhams de perte sèche

Lors de la cérémonie de signature de la convention entre le gouvernement et des investisseurs étrangers pour la relance de la station touristique Mogador, le 19 décembre 2024, à Essaouira.

Revue de presseLa cession de cette station balnéaire, inaugurée en 2011, mais qui n’a jamais réellement pris son envol, a finalement occasionné une perte sèche d’1 milliard de dirhams pour Risma, le premier opérateur hôtelier du Maroc, et ses partenaires financiers, regroupés dans la structure T Capital. Cet article est une revue de presse tirée de Challenge.

Le 26/12/2024 à 23h27

Alors que les investisseurs fondateurs de SAEMOG (Société d’aménagement d’Essaouira Mogador) s’apprêtent à tourner la page de l’aventure, l’heure est aux comptes. C’est ainsi que la cession de cette station balnéaire, qui n’a jamais réellement pris son envol depuis son inauguration en 2011, a finalement occasionné une perte sèche d’1 milliard de dirhams, indique le magazine Challenge.

Les malheureux actionnaires sont Risma, le premier opérateur hôtelier du Maroc, et ses partenaires financiers Royale Marocaine d’Assurance, Axa Assurances Maroc, CFG Bank et Sanlam Assurances (les quatre regroupés dans la structure T Capital), précise l’hebdomadaire.

«Certes, cette perte abyssale avait déjà été provisionnée en grande partie dans les comptes des vendeurs (entre dépréciations d’actions et comptes courants associés), mais avec la cession effective, l’espoir d’un retour à meilleure fortune, que laissaient entrevoir un moment les négociations avec l’Etat marocain pour un plan de restructuration public-privé, est définitivement dissipé», lit-on.

Il faut dire que des 9.000 lits que SAEMOG devait livrer au sein de la station Mogador, seuls un peu plus de 400 ont effectivement vu le jour au sein de l’unique hôtel qui y a été construit, à savoir l’Hôtel du Golf, qui arbore l’enseigne prestigieuse Sofitel Luxury golf & spa. Ce qui n’a jamais permis de rentabiliser les investissements hors site imposants qui ont été consentis initialement et le coût du golf de 18 trous d’exception (parcours signé Gary Player) qui a été aménagé.

Une nouvelle page s’ouvre cependant. Un accord stratégique, signé le 19 décembre dernier, permettra la renaissance du projet. Il engage trois acteurs majeurs: l’Égyptien Samih Sawiris, l’Émirati Hussain Al Nowais, à travers Al Nowais Investments, et l’Égyptien Hossam El Shaer, à travers Eastern Investment. Ensemble, ils acquièrent 100% du capital social et des droits de vote de la SAEMOG, avec pour actions prioritaires la restructuration des dettes avec le consortium bancaire, la rénovation des infrastructures existantes et la construction de nouveaux équipements dans une logique de montée en gamme.

Le projet global porte sur un investissement direct et indirect de 5 milliards de dirhams, structuré en deux phases. La première phase permettra le développement d’une capacité d’accueil touristique comprise entre 800 et 1.000 clefs. Le délai de réalisation des composantes de la première phase est fixé à 3 ans, incluant la transformation et l’extension d’un hôtel existant, la conversion du club house actuel en boutique-hôtel et la construction d’un nouveau club house. Suivront d’autres développements, tels que le lancement d’un Club Med, la construction de résidences touristiques et de maisons d’hôtes, ainsi que l’édification d’une zone commerciale et de loisirs intégrée au village Mogador.

La deuxième phase portera quant à elle sur l’aménagement et le développement d’un périmètre de 266 hectares, avec un démarrage prévu 7 ans après l’achèvement de la première phase. Le projet devrait générer plus de 2.000 emplois directs et 6.000 indirects, devenant ainsi le principal moteur économique de la région.

Par Nabil Ouzzane
Le 26/12/2024 à 23h27