Stellantis Maroc lance un rappel des modèles Citroën C3 et DS 3 à cause d’airbags défectueux

Des airbags déployés dans un véhicule accidenté. (Photo d'illustration)

Dans le cadre d’une opération de rappel au niveau international, le groupe Stellantis invite ses clients marocains à arrêter immédiatement de conduire les véhicules Citroën C3 et DS 3. En cause: des airbags défectueux, fabriqués par le groupe japonais Takata, qui équipent les deux modèles. Les propriétaires des véhicules sont appelés à contacter la filiale marocaine du constructeur pour le remplacement gratuit des airbags auprès de ses réparateurs agréés.

Le 12/08/2024 à 15h30

Si vous conduisez un Citroën C3 ou un DS 3 au Maroc, mieux vaut les garer au plus vite. C’est ce que recommande Stellantis, mastodonte automobile qui fabrique ces deux modèles. Dans un communiqué publié ce lundi 12 août, le groupe demande aux propriétaires marocains de ces deux modèles d’immobiliser immédiatement leur véhicule, dans le cadre d’une campagne de rappel motivée par des airbags défectueux, fabriqués par l’équipementier japonais Takata.

Les modèles concernés par cette opération de rappel «Stop Drive» sont les Citroën C3 produites entre avril 2009 et février 2017, incluant la deuxième génération de la Citroën C3 (produite de 2009 à 2016) et la troisième génération (produite à partir de 2016), et les DS 3 produites entre juin 2009 et mai 2019, incluant la première génération de la DS 3 (produite de 2009 à 2016) et sa deuxième génération, produite à partir de 2018.

Le constructeur européen invite les propriétaires de ces modèles à contacter ses services, afin de prendre rendez-vous pour le remplacement gratuitement des airbags auprès de l’un de ses réparateurs agréés «qui ont d’ores et déjà été approvisionnés avec un nombre suffisant d’airbags pour les remplacer très rapidement», précise le communiqué du groupe automobile.

D’après le constructeur, les composants chimiques des airbags Takata peuvent se détériorer au fil du temps, en particulier lorsqu’ils sont exposés à des conditions climatiques chaudes et humides. «En cas d’accident entraînant le déploiement de l’airbag, le gonfleur de l’airbag peut se rompre avec une force excessive, pouvant causer des blessures graves ou fatales, dans le pire des cas», alerte-t-il.

Les airbags Takata, à l’origine de dizaines de morts

L’affaire des airbags défectueux Takata, utilisés par de nombreux constructeurs, est devenue un véritable scandale automobile. Elle a notamment pris de l’ampleur après que des enquêtes ont révélé que ces équipements sont à l’origine de dizaines de morts et de centaines de blessés dans le monde. En juin dernier, l’Administration américaine de la sécurité routière (NHTSA) avait révélé que ces équipements avaient officiellement causé 27 morts et plus de 400 blessés aux États-Unis.

Pendant plus d’une décennie, l’équipementier nippon a dissimulé l’existence d’un défaut majeur dans ses airbags. Fortement fragilisé par ce scandale, le groupe japonais a déposé bilan en 2017, avant d’être officiellement placé en faillite.

Une plainte déposée en France contre Stellantis

Conscient de ces risques sécuritaires, Stellantis a rappelé, au cours de ces derniers mois, plus de 8 millions de véhicules, soit l’un des plus grands rappels de véhicules de l’histoire automobile. D’après l’AFP, le dernier rappel du constructeur, en mai 2024, concernait 605.772 exemplaires des Citroën C3 et DS3 dans une vingtaine de pays en Europe du Sud, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

En France, une première plainte contre Stellantis dans le cadre de cette affaire a été déposée le 30 juillet dernier par un cabinet d’avocats qui défend un collectif de près de 1.350 clients. Des milliers de clients de la marque Citroën ont également contacté des associations de consommateurs pour mettre en demeure le constructeur.

Les premiers signaux d’alerte de ces airbags défectueux ont été déclenchés en 2008 aux États-Unis, avec les premiers rappels des modèles de la marque Honda. L’affaire prend de l’ampleur en 2014, après une série d’accidents suspects impliquant ces airbags, poussant la NHTSA à ouvrir une enquête et à demander, sur son site Internet, aux propriétaires de plusieurs modèles de constructeurs tels BMW, Ford, Honda, Mazda, Nissan et Toyota, d’immobiliser les véhicules équipés de ces airbags.

Par Elimane Sembène
Le 12/08/2024 à 15h30