Les exportations de pâtes et de couscous marocains connaissent une progression significative. Entre mai 2023 et juin 2024, le Maroc a expédié 125.343 tonnes équivalent blé, principalement sous forme de couscous et de pâtes, selon un rapport récent du Département de l’Agriculture des États-Unis (USDA), relayé par le quotidien L’Economiste dans son édition du jeudi 30 janvier.
«Selon les standards habituels, une tonne équivalent blé correspond à un ratio variant entre 0,45 et 0,65 tonne de pâtes, en fonction de leur qualité. Ainsi, les chiffres du rapport de l’USDA indiquent une fourchette comprise entre 56.500 et 81.472 tonnes exportées sur la période mai 2023-juin 2024», précise Hassan Khalil, président de l’Association Marocaine des Industries de Pâtes Alimentaires et Couscous (AMIPAC), cité par le quotidien.
L’Afrique constitue le principal marché d’exportation, avec le Sénégal en tête des destinations. L’Union européenne arrive en seconde position, suivie du Togo, du Bénin, de la Guinée, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso.
En 2022, les exportations avoisinaient 59.000 tonnes, dont plus de 60% étaient destinées à l’Afrique subsaharienne. Cette tendance haussière s’est confirmée en 2023, avec une augmentation de plus de 35% des exportations vers cette région.
Selon l’AMIPAC, le marché africain est porteur en raison de sa taille et de sa demande croissante. «Les restrictions à l’exportation de pâtes alimentaires imposées par certains pays, dont la Tunisie, ont favorisé en 2023 l’augmentation des volumes exportés en Afrique par les entreprises marocaines», explique son président. «L’Afrique présente un fort potentiel en raison de la faible présence de producteurs locaux».
Toutefois, les entreprises marocaines font face à une concurrence intense sur ce marché, dominé par les producteurs européens, turcs et égyptiens. «Ce marché attire de nombreux acteurs, notamment de l’Italie, de la Turquie, de l’Algérie et de l’Égypte, rendant la compétition féroce sur les prix et les marges», indique l’AMIPAC.
Globalement, indique L’Economiste, le secteur des pâtes et du couscous au Maroc affiche une croissance importante mais souffre de divers obstacles, notamment une surcapacité de production. Actuellement, le pays compte 21 producteurs cumulant une capacité installée d’environ 750.000 tonnes. «Ce volume est considérable par rapport aux ventes sur le marché national, qui s’élèvent à 230.000 tonnes par an, et aux exportations, qui avoisinent les 60.000 tonnes. Ainsi, le taux d’utilisation moyen des capacités demeure inférieur à 50%», lit-on.
Cette suroffre intensifie la concurrence entre opérateurs, pesant sur les marges dans un contexte de hausse des coûts des matières premières.
Par ailleurs, bien que le Maroc continue d’importer des pâtes alimentaires, les volumes restent modestes. Jusqu’en 2021, les importations oscillaient entre 9.000 et 10.000 tonnes annuelles. Toutefois, la flambée des prix du blé dur a entraîné une baisse des importations, actuellement estimées à environ 7.000 tonnes par an. Les opérateurs marocains rencontrent également des difficultés logistiques pour acheminer leurs produits sur le marché africain, en raison des droits de douane élevés, variant entre 40 et 45%.
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