Les prix du poulet s’envolent de nouveau. Une augmentation attribuée à une demande croissante sur fond de hausse des prix des viandes rouges, selon Youssef Alaoui, président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA).
«Le basculement des ménages vers le poulet, alternative plus accessible que les viandes rouges, a provoqué une pression sur l’offre. Résultat: sur le marché de gros de Casablanca, le kilogramme de poulet se vend entre 22 et 23 dirhams, tandis que les prix au détail ont grimpé jusqu’à 30 dirhams», fait savoir ce professionnel.
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Bien que la production locale de poulet ait augmenté de 5% pour les poussins type chair et de 17% pour les dindonneaux en 2024, elle peine à compenser l’augmentation rapide de la demande. S’y ajoutent les coûts de transport et les marges des intermédiaires qui contribuent à la hausse des prix au détail, fait remarquer Youssef Alaoui.
Le président de la FISA signale, par ailleurs, que, malgré une augmentation des importations de reproducteurs avicoles (14% pour les poussins type chair et 196% pour les dindonneaux en 2024), l’importation de volailles ne constitue pas une solution viable à court terme. Les défis liés à la chaîne du froid et la qualité des produits importés limitent l’efficacité de cette approche.
La différence entre les prix à la ferme et ceux pratiqués sur les marchés est exacerbée par les variations régionales de la demande et les différentes structures de coûts. Les producteurs locaux déclarent des marges réduites, tandis que les distributeurs et transporteurs augmentent les prix pour maintenir leur rentabilité. «Ce qui crée une tension supplémentaire sur le marché, affectant à la fois les producteurs et les consommateurs», ajoute Youssef Alaoui.