Le différend entre la société espagnole Alsa et la commune de Casablanca se poursuit. Alsa, opérateur de bus à Casablanca depuis 2019, réclame aujourd’hui la somme de 40 millions d’euros. Il a même sollicité l’intervention de l’ambassade d’Espagne au Maroc pour récupérer son dû, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du 25 juillet. Casablanca est le plus grand contrat à l’étranger d’Alsa.
Cité par le quotidien, Moulay Ahmed Afilal, vice-président de la commune de Casablanca, reconnaît l’existence de la dette, affirmant que «la ville de Casablanca est disposée à payer». «C’est une société, et nous comprenons parfaitement qu’elle ait des frais», dit-il, en précisant que la Commune est en train d’éponger sa dette, avec l’aide, notamment, de la Direction générale des collectivités territoriales (DGCT).
La dette remonte à plusieurs années, bien avant l’arrivée de la maire de Casablanca, Nabila Rmili. «Nous avons découvert un déficit très important à notre arrivée, au début de notre mandat en 2021. Les sommes dues n’étaient pas intégralement payées et il y avait effectivement un écart énorme», explique Afilal aux Inspirations Eco.
Cependant, contrairement à ce qui est avancé dans les médias espagnols, la dette, qui s’élevait à 55 millions d’euros au départ, serait de moins de 40 millions d’euros aujourd’hui. «L’année dernière, nous avons réglé plus de 130 millions de dirhams au titre de cette créance, mais la difficulté est que chaque mois, son encours augmente», indique-t-il.
L’autre difficulté majeure réside dans le manque de moyens financiers, affirme le vice-président. Le budget de la commune n’est pas énorme, alors que les frais sont importants, en plus des divers projets déjà lancés, justifie-t-il. Casablanca est engagée dans plusieurs initiatives de développement urbain et d’infrastructure qui nécessitent des investissements conséquents.
Ces projets incluent la modernisation des routes, l’amélioration des services publics et la construction de nouvelles installations, autant d’éléments essentiels pour répondre aux besoins d’une population croissante.
Par ailleurs, une autre source de déficit provient de la politique tarifaire adoptée pour les transports en commun. «Chaque Casablancais contribue à creuser ce déficit, car en réalité, le billet de bus devrait coûter 8 ou 9 dirhams. La ville a décidé de fixer le tarif à 5 dirhams et prend en charge la différence», explique Afilal. Cette décision, bien qu’elle soit bénéfique pour les citoyens en rendant le transport public plus abordable, impose une charge financière supplémentaire à la commune.
«Des discussions sont actuellement en cours. Et la commune demeure très satisfaite de sa collaboration avec la société espagnole et que cette dette ne remet nullement en cause le contrat» précise Afilal.