Comment structurer le développement des systèmes métropolitains marocains pour renforcer leur intégration territoriale et favoriser une croissance harmonieuse? C’est l’enjeu principal de l’étude lancée par le ministère de l’Aménagement du Territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville. Dotée d’une enveloppe de 2,8 millions de dirhams, cette étude se déroulera en deux phases, avec une finalisation prévue pour décembre 2026, indique le quotidien Les Inspirations Eco.
La première phase de l’étude sera consacrée à un diagnostic stratégique territorial et à une analyse comparative des modèles de métropolisation réussis à l’échelle internationale. La seconde phase portera sur la définition d’une vision stratégique et l’élaboration d’un schéma prospectif de développement des systèmes métropolitains marocains.
Les conclusions de cette étude seront déterminantes pour préparer le territoire national à accueillir la Coupe du Monde 2030, lit-on. L’objectif est de renforcer les infrastructures, d’optimiser la mobilité urbaine et interurbaine, et d’assurer des normes d’accueil conformes aux standards internationaux, tout en promouvant un développement durable.
L’un des axes stratégiques de cette étude concerne la structuration du corridor métropolitain reliant Agadir, Marrakech, Beni Mellal, Fès et Meknès. Cet axe, qui s’ouvre sur la Méditerranée, constitue un maillon essentiel d’un réseau urbain regroupant près de 10 millions d’habitants. Il vise à canaliser les investissements pour dynamiser le développement économique et social de ces régions, tout en allégeant la pression exercée sur l’axe littoral atlantique.
Cette initiative repose sur deux objectifs principaux. Le premier est d’encadrer la construction métropolitaine en définissant une charte d’aménagement adaptée à chaque aire concernée et en traduisant ces orientations stratégiques en projets concrets. Le second est de développer une banque de fonctions métropolitaines en dotant chaque pôle de compétences spécifiques et d’un mode de gouvernance approprié, écrit Les Inspirations Eco.
Le Maroc connaît une urbanisation rapide. Le taux d’urbanisation est passé de 55,1% en 2004 à 62,8% en 2024 et devrait atteindre 73,6% en 2050. Cette dynamique favorise une concentration des populations et des activités économiques dans les grandes agglomérations, bien que seule Casablanca affiche actuellement un niveau de polarisation et de centralité économique digne d’une métropole d’envergure. D’autres villes comme Rabat, Marrakech ou Tanger sont en pleine expansion, mais ne jouent pas encore un rôle métropolitain comparable.
Si la métropolisation en cours constitue un levier de développement, elle risque également d’accentuer les disparités entre les territoires. Sans une stratégie d’aménagement adaptée, les régions non métropolitaines pourraient se retrouver marginalisées, ce qui freinera leur croissance économique et réduira leur attractivité.
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