Notamment utilisée dans les cultures maraîchères, pour le traitement des sols et sur le feuillage des plantes, de l’Oxamyl a récemment été détectée dans une cargaison de concombres, à son entrée sur le sol du Portugal. Ce pesticide y était présent dans une proportion supérieure à celle tolérée, soit 0,01 mg/kg, sur ces concombres fraîchement débarqués du Maroc, indique un article publié par la version électronique de Jeune Afrique.
Ce produit «peut entraîner, selon la dose ingérée et la fréquence d’exposition au produit chimique, des maux de tête, des vertiges, une gêne thoracique, de la confusion, une vision floue, de la transpiration, des nausées, des crampes, une constriction des pupilles, un pouls lent, la cécité et même la mort», décrit le média parisien.
Les résidus de pesticides détectés dans cette cargaison dépassent largement le taux qu’accepte la législation européenne, soit la Limite maximale de résidus (LMR). Les autorités portugaises ont donc entrepris de détruire ce stock qui allait entrer sur son territoire, afin d’éviter que ces légumes n’atteignent les marchés d’autres pays de l’Union européenne.
«De récentes études de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ont tiré la sonnette d’alarme, à propos de l’utilisation de l’oxamyl, efficace contre les ravageurs, dans la culture des concombres, mais aussi des bananes, des pommes de terre, des melons, des carottes, des pastèques, des tomates, des salsifis, des courgettes ou des aubergines, et la Commission européenne vient d’acter son interdiction», explique Jeune Afrique.
La mésaventure de cette récente cargaison de concombres augure donc d’autres difficultés pour la filière des exportations agricoles marocaines. Le Maroc exporte en effet d’importantes quantités de fruits et légumes à l’étranger, malgré de nombreux appels à l’arrêt de ces exportations, pour que cette production soit réservée aux seuls Marocains, dont le pouvoir d’achat s’est dégradé, à cause d’une forte hausse des prix, particulièrement des denrées alimentaires, du fait de l’inflation due à l’actuel contexte de crise.
Pour la seule filière du concombre cultivé en serres, les exportations du Maroc ont plus que triplé au cours des cinq dernières années, atteignant 20.000 tonnes en 2022, détaille Jeune Afrique: environ les deux tiers sont allés à divers pays de l’UE, dont un tiers à la péninsule ibérique.
Jeune Afrique s’interroge donc en ces termes: «le royaume devra-t-il se réserver la production –au risque de conséquences sanitaires– ou se résigner à aligner son niveau de pesticides accepté sur celui des pays de l’UE?».