Viandes rouges: le ministère de l’Agriculture peine à apaiser la hausse des prix

Un boucher devant son étal.

Revue de presseLe ministère de l’Agriculture, en coordination avec les professionnels, a pris une série de mesures pour apaiser la flambée des prix. Mais rien n’y fait: les prix au marché de gros de Casablanca ont atteint des niveaux record, avec 110 dirhams/kg pour la viande ovine et 85 à 90 dirhams pour la viande bovine. une revue de presse de Finances News Hebdo.

Le 06/10/2024 à 20h36

En dépit de la baisse des tensions inflationnistes, la hausse des prix des viandes rouges et banches se poursuit. Ils ont atteint des niveaux record, suscitant la grogne des citoyens à travers les réseaux sociaux, mais aussi celle des associations de protection des consommateurs.

Les prix des viandes rouges varient dans le monde rural dans une fourchette comprise entre 75 et 90 dirhams le kilo pour la viande bovine, et 90 à 120 dirhams pour la viande ovine, indique Finances News Hebdo.

«Dans les villes, cette fourchette est comprise entre 85-100 dirhams le kilo pour la viande bovine et 100-150 dirhams pour la viande ovine», écrit le magazine.

Les professionnels des deux secteurs expliquent cette flambée par différents facteurs, tout particulièrement par la sécheresse qui sévit depuis six années successives et la hausse des prix des intrants et de l’aliment de bétail qui, pour l’essentiel, sont importés.

Résultat, les consommateurs sont contraints d’acheter moins de viande. Déjà, la part de viandes rouges au Maroc par habitant est limitée à 17 kg/an, alors que la moyenne mondiale avoisine les 42 kg/an et grimpe à 69 kg/an dans les pays développés, précise Finance News Hebdo.

Les différentes mesures lancées par l’Etat demeurent insuffisantes pour redresser la situation, affirme Bouazza Kherrati, président de la Fédération nationale des associations de protection des consommateurs, interrogé par le magazine.

Le ministère de l’Agriculture, quant à lui, «a pris différentes dispositions, dont la distribution de l’aliment de bétail subventionné», ajoute Finance News Hebdo, précisant que «la tutelle prépare également un projet de loi dédié à encadrer le secteur de l’élevage».

«Il s’agit aussi de développer et d’encourager les cultures fourragères résilientes comme le sorgho, ou de réglementer l’insémination artificielle. Il est question aussi d’encourager des races mixtes plus résistantes à la sécheresse et plus productives. Pour sauvegarder le cheptel, des mesures ont été prises pour la protection des femelles ovines et bovines», écrit le magazine.

Une chose est sûre: plus la sécheresse perdure, et plus ce phénomène devient pesant, a expliqué Abdelaziz Latifi, vice-président de l’Association nationale de production de viandes rouges (ANPVR), interrogé par l’hebdomadaire.

Malgré l’autorisation des importations, l’offre n’a pas pu répondre adéquatement à la demande. «Si les prochaines pluies ne sont pas au rendez-vous, cette flambée risque de perdurer», explique Finance News Hebdo.

Généralement, après la période estivale, marquée par l’organisation de multiples festivités, on constate «un apaisement des prix qui dure jusqu’au mois de Ramadan», indique le magazine. Mais ces dernières années, la hausse des prix s’est installée.

Par Walid Ayadi
Le 06/10/2024 à 20h36