Classement. Casablanca et Rabat, ces villes pas chères où il fait bon vivre pour les expatriés

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Selon une étude réalisée par le cabinet Mercer, Casablanca se classe au 128e rang sur 209 villes dans le classement des cités les plus chères du monde pour les expatriés.

Le 28/06/2019 à 13h48

L’étude Mercer sur le coût de la vie dans les villes du monde entier a pour vocation d’aider les multinationales et les gouvernements à mieux définir la rémunération de leurs employés à l’étranger.

Du pain béni pour les départements RH, qui se servent de cette étude comme base de travail.

Le rapport Mercer 2019 : les avantages de l’expatriationDu côté des grandes tendances qui ressortent de cette nouvelle version de l’étude Mercer, on note que les politiques d’expatriation sont devenues monnaie courante et qu’elles sont partie intégrante d’une stratégie globale de gestion des talents. Ainsi, 65% des employeurs à travers le monde, tous secteurs d’activités confondus, déploient des programmes de mobilité internationale.

«Dans une économie tournée vers les compétences, mue par la disruption numérique et la nécessité de disposer d'un personnel connecté à travers le monde, envoyer des collaborateurs s'expatrier constitue un aspect de plus en plus important d'une stratégie commerciale compétitive pour les multinationales» déclare Ilya Bonic, président de l’activité de gestion des talents chez Mercer.

«L’expatriation présente de nombreux avantages, à la fois pour l'individu et l'entreprise, comme par exemple l'évolution de carrière, l'expérience à l'internationale, l'acquisition de nouvelles compétences ou la redistribution des ressources. En proposant des packages de rémunération justes et compétitifs, les organisations peuvent faciliter les mobilités internationales dont dépendent leurs résultats», poursuit-il.

Sur quoi se base cette étude ?Plus de 500 villes dans le monde ont été passées à la loupe cette année et le classement en inclut 209, soit 5 villes par continents.

Pour réaliser cette étude, plus de 200 produits et services disponibles dans chacune de ces villes ont été comparés, des transports, aux produits alimentaires, en passant par les vêtements, les articles ménagers, les activités culturelles, les loisirs, sans oublier le coût des frais de location d’un logement.

Autres éléments qui entrent en ligne de compte et qui permettent aux grands groupes de prendre une décision quant au choix de la ville où déployer ses employés expatriés, les fluctuations monétaires, l’inflation des biens et des services et la volatilité des prix des logements.

«Le coût de la vie est une composante importante de l'attractivité d'une ville pour les entreprises», indique Yvonne Traber, directrice des solutions produit de mobilité internationale chez Mercer. «Les décisionnaires comprennent de plus en plus que la mondialisation met les villes au défi d'informer, d'innover et de se mesurer entre elles pour proposer le type d'environnement qui attire à la fois les personnes et les investissements, éléments-clés de l'avenir d'une ville.»

Le top 10 des villes les plus chères au monde pour les expatriés.Selon cette 25e édition de l’enquête Mercer, menée en mars dernier, Hong Kong caracole en tête de classement et s’impose pour la deuxième année consécutive comme la ville la plus chère au monde pour les expatriés.

L’étude révèle par ailleurs que dans le top ten des villes les plus chères au monde pour les expatriés, huit d’entre elles sont asiatiques. «Un résultat lié au prix élevé des biens de consommation destinés aux expatriés et à un marché de l’immobilier particulièrement dynamique» explique-t-on dans l’étude.

Tokyo (2e), Singapour (3e) et Séoul (4e) figurent en effet dans le haut du classement. Quant aux autres villes qui complètent le top 10, il s’agit de Zurich (5e), Shanghai (6e), Achgabat (7e), Pékin (8e), New York (9e) et Shenzhen (10e).

Zoom sur le Moyen-Orient et l'AfriqueTel Aviv, classée 15e ville mondiale, est la ville orientale la plus chère pour les expatriés.

Elle est suivie par Dubaï (21è), Abu Dhabi (33è) et Riyad (35è).

En Afrique, Le Caire ne se classe que 166e et conserve ainsi le titre de ville la moins onéreuse de la région.

Ce positionnement des villes orientales parmi les villes les plus chères au monde s’explique, selon Yvone Traber, du fait que «la plupart des devises du Moyen-Orient sont indexées sur le dollar américain». C'est la raison pour laquelle les villes ont grimpé dans le classement.

Du côté de l’Afrique, N’Djamena, au Tchad, se classe particulièrement haut, en figurant en 11e position. Elle reste ainsi la ville d’Afrique la plus chère pour les expatriés. N’Djamena est suivie de près par Victoria aux Iles Seychelles (14e) et Kinshasa en République démocratique du Congo qui se classe cette année 22e et gagne ainsi quinze places. Libreville, au Gabon, arrive quant à elle 24e et perd six places.

Côté Maghreb, Casablanca, capitale économique du Maroc garde la même place qu’en 2018 et arrive 128e du classement, suivie par Rabat, qui figure en 160e position et gagne ainsi 5 places en comparaison de l’année dernière. La capitale marocaine est immédiatement suivie par Alger (184e).

La Tunisie ferme quant à elle le cortège en arrivant à la 209e et dernière place du classement, précédée par Tachkent en Ouzbékistan (208e) et Karachi au Pakistan (208e).

Les villes européennes en net reculFace à l’hégémonie des villes asiatiques, les villes européennes accusent une nette régression.

Genève perd ainsi deux places pour se classer 13e et les villes d'Europe de l'Est et d'Europe centrale, notamment Moscou (27e), Saint-Pétersbourg(75e), Prague (97e) et Varsovie (173e), ont respectivement perdu dix, vingt-six, quatorze et dix-neuf places.

Grosse dégringolade aussi du côté de Milan (45e), Oslo (61e) et Madrid (82e) qui ont respectivement perdu douze, treize, quatorze et dix-huit places.

En Allemagne aussi, même son de cloche. Stuttgart (126e) accuse un net recul, tout comme Berlin (81e) et Düsseldorf (92e).

Même tendance à la baisse au Royaume-Uni, où Londres (23e) a reculé de quatre places, Birmingham (135e) de sept et Belfast (158e) de six.

Enfin en France, Paris et Lyon passent respectivement de la 34e à la 47e place et de la 105e à la 123e.

Une tendance baissière fortement marquée en Europe et qu’explique Jean-Philippe Sarra, leader Mobilité Internationale chez Mercer France: «le repli des villes françaises et européennes dans le classement s'explique principalement par la baisse de l'euro et de la plupart des autres devises européennes par rapport au dollar américain qui est la monnaie de référence de l'enquête.»

Aux Etats-Unis, le règne du roi dollarCe bond en avant des villes américaines dans le classement est dû à l'appréciation du dollar qui fait ainsi grimper le classement des villes nord-américaines.

New York, ville de référence du classement, gagne ainsi quatre places et se retrouve en 9e position. Elle s’impose ainsi comme la ville la plus haut classée de cette zone.

San Francisco (16e) et Los Angeles (18e) gagnent respectivement douze et dix-sept places, tandis que Chicago (37e) bondit de quatorze places.

Même tendance à la hausse du côté de Washington DC (42è) qui gagne quatorze places, Miami (44e) soit seize places de plus et enfin Boston (49e) qui grimpe de vingt-et-une places. 

Du côté des villes les moins des Etats-Unis pour les expatriés, il faudra se rendre à Portland (107e) et Winston Salem en Caroline du Nord (138e).

Par Zineb Ibnouzahir
Le 28/06/2019 à 13h48