Ce quartier de Casablanca tire son nom des «Maârif», membres de la tribu des Mzab. Venus tout droit de la région de Ben Ahmed, connue pour la bravoure, le courage et l'abnégation de ses Kiads, ces conquérants étendirent leur influence bien loin de leur village en acquérant des parcelles de terrains. Ils furent les premiers propriétaires des terres devenues aujourd’hui le Maârif, le quartier casablancais.
Au début du XXe siècle, le Maârif est considéré comme un quartier périphérique de Casablanca. Dans ce quartier pauvre, fondé dit-on par trois négociants anglais en 1911 et où vivent principalement des Italiens et des Espagnols, le Père Bonaventure, prête franciscain, pose un jour ses valises en 1917 et décide d’y bâtir une église. En 1918, l’Eglise franciscaine voit le jour. Dans cette bâtisse au style colonial espagnol qui rappelle celui de la Californie, le père Bonaventure célèbre sa première messe en 1918.
A cette époque, les terrains étaient vendus pour une bouchée de pain dans cette zone dite d’insécurité. Ne vivaient là qu’une centaine de familles, qui avaient osé quitté la Medina de Casablanca, cet ancien comptoir portugais devenu espagnol au XVIIIe siècle, qui constituait alors le centre-ville de Casablanca.
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Au-delà des murs d’enceinte de la Medina, on ne distinguait alors que le cimetière de Sidi Belyout et l’Oued Bouskoura qui longeait les remparts pour se jeter un peu plus loin dans la mer.
Vivre au Maârif était donc chose peu commune et ne concernait que des Européens désargentés qui avaient adopté un mode de vie rural, à la lisière de la ville.
Le quartier se développe peu à peu le long de l’Oued Bouskoura, autour de la rue du Ballon d’Alsace, le Boulevard Camille Desmoulins, la Villa Chez Deschamps devenue ensuite Maison Portugaise, la Place des Halles, le Boulevard Jean Courtin, la Rue du Bourdonnais. Un semblant de ville qui s’organise alors derrière des murs d’enceinte en terre battue.
L’aménagement de Casablanca sera ensuite soumis à de nouveaux plans dictés par le Maréchal Lyautey, avec le concours d’urbanistes comme Prost, dès 1914. On décide alors des alignements, du plan d’aménagement et d’extension de la ville, de son périmètre avant d’aboutir, le 1er octobre 1925, à un plan général de voirie.