Manger certains aliments et en éviter d’autres pourrait améliorer notre humeur et impacter notre bien-être émotionnel. «Tout comme nous reconnaissons que le régime alimentaire joue un rôle dans les maladies cardiaques ou le diabète, nous pensons que le choix de nos aliments peut affecter les fonctions cérébrales, l’humeur et les troubles de la santé mentale», explique à ce sujet Wolfgang Marx, directeur adjoint du Food & Mood Centre (centre de l’alimentation et de l’humeur) de l’Université de Deakin, en Australie, et président de la Société internationale de recherche en nutrition et psychiatrie.
Dans la ligne de mire, les régimes riches en aliments ultra-transformés que l’on associe désormais à un risque accru de dépression et d’anxiété, selon une étude menée par Wolfgang Marx et son équipe. Celle-ci explique que les personnes qui consomment une grande quantité d’aliments ultra-transformés présentent un risque 48% plus élevé d’être sujets à l’anxiété et sont 22% plus sensibles à la dépression.
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Toutefois, on peut aussi combattre la dépression en améliorant son régime alimentaire. Plusieurs études parues dans le journal Nutrition Reviews démontrent ainsi qu’un régime méditerranéen (limitant la consommation d’aliments ultra-transformés) peut diminuer les risques de dépression, d’anxiété et de trouble du déficit de l’attention, notamment chez les enfants et les adolescents.
Autre sujet de recherche, l’impact positif sur le stress qu’a la consommation de légumineuses, de légumes, de fruits, de laitages, de poissons, de fruits de mer, de lait et de jus de fruits. Wolfgang Marx recommande ainsi de combiner des stratégies alimentaires avec des traitements pour entretenir sa santé mentale.
À titre d’exemple, les poissons et les fruits de mer, riches en acides gras oméga 3 aux propriétés anti-inflammatoires et en protéines, favorisent la production de neurotransmetteurs liés à l’humeur, comme la dopamine et la sérotonine. Les aliments fermentés, comme le yaourt ou le kéfir, peuvent quant à eux améliorer l’humeur en équilibrant la proportion de bonnes bactéries par rapport aux mauvaises. Autre exemple, celui des fruits et des légumes colorés qui contiennent des antioxydants pouvant participer à la réduction du stress oxydant et combattre les inflammations.
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Cette stratégie alimentaire s’impose d’autant plus qu’il est aujourd’hui avéré que le régime alimentaire peut causer ou, a contrario, réduire les inflammations dans le corps ou le cerveau, affecter le stress oxydant, augmenter le taux de dopamine, de sérotonine… «Le microbiome est important pour la santé mentale. L’intestin produit 90% de la sérotonine dans le corps», argumente Daniel Amen, psychiatre américain auteur du livre «Change Your Brain Every Day», dans le magazine National Geographic.
Ainsi, explique-t-on, lorsqu’une personne souffre de stress chronique, il survient un dérèglement ou un changement dans le microbiome intestinal et un dysfonctionnement de la barrière intestinale. Cela engendre ensuite des réponses inflammatoires, lesquelles peuvent être à l’origine de changements émotionnels et avoir des conséquences sur la santé mentale.
Pour autant, précisent les auteurs de l’étude, les aliments ne doivent pas être considérés comme les seuls moyens de traiter la dépression, l’anxiété ou d’autres troubles de la santé mentale, mais comme des traitements additionnels ayant la capacité d’améliorer l’humeur.
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