L’information, révélée le 22 octobre par le journal français Libération et confirmée par plusieurs autres médias, a déclenché une véritable tempête médiatique. Le quotidien rapporte avoir obtenu la confirmation du meurtre d’une ressortissante suisse dans le sud-est de l’Algérie.
Le drame s’est produit le vendredi 11 octobre, alors que la touriste suisse se trouvait en compagnie de quatre autres personnes en vacances dans la ville de Djanet, à 2.300 kilomètres d’Alger, dont l’oasis est décrite par la presse algérienne comme l’un des «joyaux touristiques de l’Algérie».
La victime «était attablée à la terrasse du café Skaner, au centre-ville, juste à côté de l’Onat, l’Office du tourisme de Djanet», raconte l’article de Libération. «En quelques minutes l’insouciance offerte par ce cadre idyllique a basculé». La touriste suisse, dont l’identité n’a toujours pas été divulguée, «aurait été attaquée et brutalement égorgée par un homme muni d’une arme blanche», poursuit le journal.
«Elle a été évacuée sur l’hôpital de Djanet où elle a perdu beaucoup de sang, les médecins ne sont pas arrivés à la sauver», explique une source citée par le quotidien. Deux hommes auraient été interpellés, décrits par cette même source comme étant «deux gars du nord du pays, venus ici depuis six mois et habillés en touareg. Sans qu’on sache s’il s’agit d’un acte isolé ou revendiqué».
Silence radio en Algérie
Le média français a obtenu la confirmation de cet assassinat le 21 octobre par le biais du ministère suisse des Affaires étrangères, qui lui a déclaré «avoir eu connaissance de la mort violente d’une citoyenne suisse le 11 octobre dans le sud-est de l’Algérie» et avoir évacué vers la Suisse les quatre personnes qui accompagnaient la victime.
La même information a été confirmée au quotidien français Le Figaro par le ministère suisse des Affaires étrangères, qui ajoute que «l’ambassade de Suisse à Alger est en contact avec les autorités algériennes compétentes».
Pourtant, côté algérien, on observe un silence de plomb. «Pour l’instant, c’est totalement étouffé. Rien ne sort, même sur les réseaux sociaux. Sur place, le mot d’ordre, c’est silence radio. Tout le monde s’y plie», explique la source de Libération.
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«On peut s’étonner qu’en 2024, un assassinat aussi violent dans une région touristique n’ait été répercuté nulle part depuis dix jours. Et notamment par les autorités algériennes. Il est vrai que ce meurtre peut réveiller les mauvais souvenirs des années de plomb, dans un pays qui mise désormais sur le tourisme pour dynamiser son économie», analyse le quotidien français. Ce dernier rappelle au passage que l’oasis de Djanet a été considérée comme une zone interdite, «comme tout le sud de l’Algérie, pour cause d’insécurité» jusqu’en 2022, année au début de laquelle une ligne Paris-Djanet avait été inaugurée.
Mais depuis le meurtre de la touriste suisse, cette zone, récemment promue nouvelle destination touristique phare en Algérie, n’a plus rien d’une carte postale, car, conclut le journal, «la sécurité a été renforcée, et notamment les barrages militaires. Une enquête aurait également été ouverte». Sans pour autant que la moindre information ne filtre du côté des autorités et des médias algériens.