Le candidat républicain et ancien président des Etats-Unis (2017-2021) s’en donne à coeur joie: il taxe les l’administration Biden, et donc la vice-présidente, de «faiblesse», dans un monde selon lui en «flammes» de l’Ukraine au Moyen-Orient, et promet de mettre fin aux guerres.
Voici un aperçu de leurs positions sur quelques grands dossiers internationaux, à l’approche de la présidentielle du 5 novembre:
L’Ukraine
La vice-présidente de 59 ans affiche un soutien «inébranlable» à l’Ukraine, comme elle l’a assuré devant le président Volomydyr Zelensky la semaine dernière à Washington. Difficile pour elle de faire autrement, alors qu’elle participe à toutes les décisions du président américain, qui a pris la tête d’une coalition de pays soutenant l’Ukraine après l’invasion russe en février 2022.
Elle devrait poursuivre cette politique et continuer à fournir quantité d’armes à l’Ukraine, en dénonçant, a contrario, le fait que d’autres - sous-entendu Donald Trump - prônent «une capitulation» face au président russe Vladimir Poutine.
Le magnat de 78 ans, aux relations plus tendues avec M. Zelensky, estime que «cette guerre n’aurait jamais dû avoir lieu», et s’engage à la résoudre, sans dire comment. Il loue sa «très bonne relation» avec Vladimir Poutine, et dénonce les montants pharamineux débloqués par Washington.
Lors de leur débat télévisé, le 10 septembre, Mme Harris avait jugé que Poutine «ne ferait qu’une bouchée» de Donald Trump, affirmant également que le républicain était «la risée» des dirigeants internationaux.
Le Moyen-Orient
Alors que le républicain estime que l’Amérique n’a jamais été aussi peu respectée dans le monde, la démocrate se montre ferme sur la diplomatie tout en s’essayant à un rééquilibrage sur Gaza.
Mais Kamala Harris s’inscrit là encore dans la lignée de Joe Biden, et n’a pas donné de signes qu’elle changerait fondamentalement de stratégie, notamment s’agissant du soutien américain à Israël. Elle défend vigoureusement «le droit d’Israël à se défendre», est pour le maintien de l’aide militaire américaine, mais promet de ne pas «rester silencieuse» face aux souffrances des Palestiniens.
A l’inverse de Donald Trump, qui a incité le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à «finir le boulot», elle prône un cessez-le-feu dans la bande de Gaza comme au Liban, et privilégie la voie diplomatique.
Donald Trump assure qu’ «il n’y aurait jamais eu de 7 octobre en Israël», en référence à l’attaque du Hamas, sous sa garde. D’ailleurs, s’il gagne, «nous aurons à nouveau la paix dans le monde. C’est garanti».
Il accuse Kamala Harris de «détester Israël». «Si elle devient présidente, je crois qu’Israël n’existera plus d’ici deux ans».
Sur l’Iran, tous deux affichent une ligne dure mais Donald Trump accuse l’administration Biden d’avoir laissé Téhéran, ennemi juré des Etats-Unis, «s’enrichir» malgré les sanctions, et d’avoir par sa faiblesse permis à l’Iran d’attaquer Israël par deux fois, en avril et ce mardi. Il a menacé de «détruire» l’Iran si ce pays s’en prenait à un candidat à la présidentielle, après avoir fait état de menaces de Téhéran le visant.
Rivalité avec la Chine
Les deux candidats érigent la Chine comme le principal adversaire stratégique des Etats-Unis. La vice-présidente estime cependant que lorsqu’il était aux manettes, Donald Trump «nous a grosso modo vendu alors qu’une politique vis-à-vis de la Chine devait s’assurer que les Etats-Unis remporteraient la compétition du XXIe siècle».
L’ancien président note, non sans raison, que l’administration Biden a largement conservé les droits de douane qu’il avait mis en place sur un certain nombre de produits chinois.
Si elle devenait présidente, Mme Harris devrait poursuivre la politique actuelle de stabilisation des relations entre Washington et Pékin, et de gestion «responsable» de leurs différends. M. Trump se veut plus agressif contre un pays qu’il qualifie d’ennemi, mais il a pu questionner le soutien des Etats-Unis à Taïwan en cas d’invasion chinoise.
L’Otan et les alliances
Le contraste ne saurait être plus grand. Kamala Harris se félicite que les Etats-Unis aient rétabli leurs alliances sous Joe Biden, y compris au sein de l’Otan, malmenées sous Donald Trump.
Son rival républicain entretient le doute. Il a provoqué un tollé en disant qu’il encouragerait Poutine à «faire ce qu’il veut» si un pays de l’Otan ne respectait pas ses engagements financiers envers l’alliance.
Les années Trump ont été marquées par une rupture avec des accords multilatéraux comme sur le climat ou le nucléaire iranien, des guerres économiques, et de singulières rencontres, comme avec le leader nord-coréen Kim Jong Un.
Kamala Harris a juré qu’elle ne ferait «pas ami-ami avec les dictateurs».