Le Premier ministre par intérim Pedro Sánchez a été reconduit par le Parlement, ce jeudi 16 novembre, à la tête de l’Espagne. Au pouvoir depuis 2018, le socialiste a obtenu les voix de 179 députés après deux jours de débats tendus, un nombre supérieur à la majorité absolue fixée à 176.
«La confiance de la Chambre (des députés) a été accordée à Pedro Sánchez», a déclaré sa présidente, Francina Armengol. Ce vote de confiance met fin à près de quatre mois de blocage depuis les élections législatives du 23 juillet et va permettre à M. Sánchez de former un nouveau gouvernement avec ses alliés de la coalition d’extrême gauche Sumar.
Arrivé deuxième du scrutin de juillet, derrière son rival conservateur Alberto Núñez Feijóo, chef du Parti populaire (PP), le Premier ministre a dû négocier tous azimuts ces dernières semaines le soutien à sa reconduction de plusieurs formations régionalistes, dont les voix sont cruciales dans un Parlement très fragmenté.
Il a en particulier dû convaincre le parti de l’indépendantiste catalan Carles Puigdemont, leader de la tentative de sécession de la Catalogne en 2017, qui a fui en Belgique il y a six ans pour échapper aux poursuites judiciaires lancées à son encontre.
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Acceptant, après d’intenses tractations, de soutenir M. Sánchez, M. Puigdemont a obtenu, en échange des voix des sept députés de sa formation, l’adoption prochaine d’une loi d’amnistie pour des centaines d’indépendantistes poursuivis par la justice. Une mesure qui lui permettra de revenir en Espagne.
«Refermer les blessures»
Exposant aux députés les priorités de son nouveau mandat, clairement marqué à gauche avec de nombreuses promesses sociales, Pedro Sánchez a défendu mercredi la nécessité et la constitutionnalité de cette amnistie, à laquelle il était pourtant opposé par le passé. Cette mesure va permettre de «refermer les blessures» ouvertes par la crise de 2017, a déclaré le Premier ministre, en assurant vouloir garantir «l’unité de l’Espagne par la voie du dialogue et du pardon».
Rejetée, selon plusieurs sondages, par une grande partie des Espagnols, cette amnistie a fait descendre dans la rue des milliers de personnes dimanche, à l’appel du PP. Une nouvelle mobilisation est prévue samedi à Madrid. Dans ce contexte, M. Sánchez a appelé l’opposition à ne pas «profiter de cette situation pour mettre le feu à la rue».