«Je viens d’envoyer une lettre au candidat du PSOE» (Parti Socialiste) Pedro Sánchez «l’exhortant à une réunion cette semaine», a écrit Alberto Núñez Feijóo sur le réseau social Twitter, rebaptisé X. Le chef du Parti populaire (PP) a indiqué qu’il faisait cette demande une fois achevé le dépouillement des votes des électeurs espagnols vivant à l’étranger et «en tant que vainqueur des élections du 23 juillet».
M. Sánchez lui a répondu, dans une lettre publiée par son parti, qu’il serait «ravi» de le rencontrer, ainsi que les représentants des autres partis, mais seulement après la constitution du nouveau Parlement, le 17 août.
Le décompte des voix de l’étranger, qui s’est achevé samedi, a donné au Parti Populaire un siège pour la circonscription de Madrid initialement attribué aux socialistes, et bien que ces derniers restent favoris pour former un gouvernement, le nouveau rapport de forces rend leur situation plus compliquée.
À l’issue de ce dépouillement, les socialistes passent de 122 à 121 députés et le PP de 136 à 137, les deux formations étant loin des 176 sièges nécessaires pour obtenir la majorité absolue au parlement au premier tour.
Avec les appuis dont disposent les deux partis, le rapport de force s’établit désormais à 171 députés pour la gauche et 171 pour la droite, après qu’un petit parti Coalicion Canaria a annoncé qu’il n’apporterait pas son soutien au PP.
L’arbitrage du parti catalan
Cela signifie que M. Sánchez aura besoin des votes des sept députés du parti indépendantiste catalan Junts per Catalunya (JxCat) de Carles Puigdemont, réfugié en Belgique, pour obtenir l’investiture au deuxième tour à la majorité simple.
Depuis Bruxelles, M. Puigdemont a conditionné son vote en faveur de M. Sánchez à la négociation d’une résolution du «conflit qui oppose la Catalogne à l’Espagne», tout en demandant que les négociations se déroulent sans «pression».
Si aucun des deux blocs n’obtient de majorité pour former un gouvernement, l’Espagne devra organiser de nouvelles élections, comme ça a été le cas en 2016 et 2019. «L’Espagne ne mérite pas une situation ingouvernable et nous ne pouvons pas nous permettre un blocus à un moment aussi important pour notre économie et nos institutions, en pleine présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne», a souligné M. Feijóo dans son message.