France: grâce à une alliance avec la droite, une macroniste réélue à la tête de l’Assemblée nationale

Yael Braun-Pivet, députée française du parti au pouvoir Renaissance, a été réélue présidente de l'Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, le 18 juillet 2024. AFP or licensors

La macroniste Yaël Braun-Pivet a été réélue présidente de l’Assemblée nationale française. La coalition de gauche du Nouveau front populaire, pourtant le principal groupe à la chambre basse du parlement français, voit ainsi ses perspectives d’accéder au pouvoir s’éloigner.

Le 19/07/2024 à 07h49

Il a fallu trois tours à Yaël Braun-Pivet, présidente sortante de l’Assemblée nationale française et députée du camp présidentiel, pour retrouver son fauteuil, grâce à une alliance scellée avec la droite conservatrice, qui a retiré son candidat Philippe Juvin.

Après quasiment six heures de suspense, Braun-Pivet est finalement créditée de 220 voix, contre 207 pour le communiste André Chassaigne, candidat du Nouveau front populaire (gauche), et 141 pour Sébastien Chenu, qui représentait l’extrême droite, le Rassemblement national et ses alliés.

M. Chassaigne a dénoncé avec virulence un vote «volé» par une «alliance contre nature» entre la macronie et la droite, alors que la gauche est arrivée en tête au second tour des législatives. Sébastien Chenu dénonçant lui une «victoire des combines» entre Les Républicains (droite) et le camp Macron.

La présidente des députés de gauche de La France insoumise (LFI) Mathilde Panot s’était par avance indignée d’«un coup de force antidémocratique», puisque son camp s’était adjugé le plus grand nombre de députés aux législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet dernier. Un «statu quo» avec Yaël Braun-Pivet serait «irresponsable», avait abondé la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain.

L’alliance entre les macronistes et la droite pour la présidence de l’Assemblée semble indiquer que les perspectives de gouverner s’éloignent pour le Nouveau Front populaire, coalition rassemblant les partis socialiste, communiste, écologiste et LFI.

D’autant que cette union, mise en place juste avant les législatives pour contrer une victoire annoncée de l’extrême droite, n’avait pas cessé depuis de faire étalage de ses divisions, au grand désespoir de ses soutiens. Ainsi, si les quatre formations se sont mises d’accord sur un nom pour le perchoir, ils n’ont pas réussi pour l’heure à s’entendre sur l’identité d’un éventuel futur Premier ministre.

Au-delà de la présidence de l’Assemblée, c’est l’ensemble du paysage politique français qui peine à se décanter dix jours après les législatives. Les députés s’attaquent ce vendredi à la répartition des autres postes-clés. Avec des visions divergentes qui laissent augurer de vives tensions autour des places laissées au RN.

La droite compte elle tirer profit de son aide à la macronie. «Si nous obtenons des postes à responsabilité sans être (dans) l’exécutif, c’est un peu bingo pour nous. Notre ligne, c’est pas de participation à un gouvernement», assurait jeudi matin un proche de Laurent Wauquiez, le président du groupe Droite républicaine à l’assemblée.

Par Le360 (avec AFP)
Le 19/07/2024 à 07h49