Hirak: pour l’armée algérienne, ceux qui appellent à un État civil sont des «traîtres»

"Dawla madania, machi askaria", le slogan du Hirak qui fait trembler les généraux algériens. 

Dawla madania, machi askaria, le slogan du Hirak qui fait trembler les généraux algériens.  . DR

Les insultes des généraux à l’égard des manifestants du Hirak reprennent de plus belle. Ainsi, le dernier numéro du mensuel de l’armée algérienne est truffé de qualificatifs peu amènes à l’égard des manifestants algériens, de plus en plus nombreux à exiger un «Etat civil et non militaire».

Le 11/03/2021 à 17h45

Le porte-voix de l’armée algérienne, à savoir le mensuel El Djeïch, était très attendu ce mois de mars 2021 pour connaître la position de la grande muette sur la reprise en force du Hirak et ses appels à jeter les «généraux à la poubelle», tout en revendiquant, à travers son slogan-phare, un «Etat civil et non militaire».

Dans un éditorial ainsi qu’une chronique intitulée «Réalité de ‘Madania machi askaria’», parus dans ce mensuel du mois de mars (n° 692), l’armée algérienne tente de distinguer entre un prétendu Hirak «original», celui qui scande «Chaâb-djeïch, khaoua khaoua», et un Hirak de «traîtres», noyauté par «des professionnels du mensonge et de la désinformation, fussent-ils des Etats, des gangs ou des individus… investissant même dans le Hirak et les pandémies pour en faire une arme qui sème la discorde et la division, avec pour projet de rompre les liens de cohésion entre le peuple et son armée». Bien évidemment, ce dernier Hirak, guère différent de celui qui a précédé la crise sanitaire, appelle à jeter les généraux algériens à la poubelle et à instaurer un Etat civil, où l’armée est confinée dans sa mission traditionnelle de défense des frontières du pays.

Rivalisant de qualificatifs insultants, le journal de l’armée algérienne va même jusqu’à traiter le Hirak de «horde de charognards, de loups et d’hyènes», où on retrouve «des organisations terroristes islamistes solidaires avec le courant de gauche, les laïcs ou même les ‘Ahrar’ qui veulent une démocratie oligarchique».

Ce discours d’une rare violence à l’égard du Hirak n’est pas sans rappeler celui que tenait le défunt général Ahmed Gaïd Salah, dont les manigances pour maintenir en place le pouvoir des généraux, avant et après la chute de Bouteflika, ont été vivement contestées par les manifestants du vendredi. En septembre 2019, Gaïd Salah est allé jusqu’à qualifier les manifestants du Hirak, qui s'opposaient alors à la présidentielle post-Bouteflika, de «traîtres» et de «voyous». Au 30e vendredi de la contestation populaire, coïncidant avec le 13 septembre 2019, des centaines de milliers d’Algériens lui ont répondu par une manifestation massive exigeant le départ de tout le «système».

Gaïd Salah récidiva début décembre 2019, par la voix du ministre de l’Intérieur de l’époque, Salah Eddine Dahmoune, qui a qualifié les opposants à la présidentielle du 12 décembre de «traîtres, mercenaires et homosexuels». Ironisant sur cette dernière insulte, les manifestants du Hirak ont réagi en organisant une gigantesque manifestation, qu’ils ont surnommée la «Gaïd Pride», en référence à la «Gay pride».

Comme si toutes ces insultes ne suffisaient pas, les «fils de l’Algérie», dont ceux résidant à l’extérieur et récemment menacés de retrait de la nationalité algérienne, sont également accusés de collaboration avec les ennemis étrangers. Ainsi, on peut lire dans le dernier numéro d’El Djeïch, que «le nombre de pages Facebook à elles seules gérées à partir du Maroc, en vue d’attaquer l’Algérie et son armée, atteint plus de 500. En provenance de France, il est d’environ 150 et de l’entité sioniste quelque 20 pages. Ces mêmes pages font la promotion de publications d’autres pages qui attaquent le pouvoir et l’armée et répandent des fake-news et des rumeurs».

Pour donner plus d’ampleur à ces accusations vis-à-vis du Hirak et de la main étrangère, El Djeïch a été bien évidemment épaulé par les médias officiels locaux, qui considèrent la revue militaire comme une référence, voire une bible de l’information. Ainsi, selon l’APS, «la revue de l'armée a affirmé, à ce propos, que ces parties (étrangères, Ndlr) avaient mobilisé leurs pions, leurs mercenaires et leurs médias qui… telles les autruches, refusent de reconnaître, par arrogance, dédain et avec obstination, que la nouvelle Algérie est devenue une réalité concrète»!

Même son de cloche du côté d’Al Moudjahid qui commente le contenu de la revue El Djeïch en voyant dans le Hirak et ses soutiens «des suppôts de la tricherie, des hyènes de la fitna et des professionnels du mensonge, de la désinformation».

Ce jeudi 11 mars 2021, à la veille du 108e vendredi du Hirak, les généraux tentent une énième manœuvre de diversion. Il s’agit de l’annonce du rappel à la barre de l’ex-homme fort des renseignements algériens, le général Wassini Bouazza, dont les insultes à l’égard du Hirak, à travers les «mouches électroniques» sont de notoriété publique. Son nouveau procès devant le tribunal militaire de Blida est prévu pour ce 30 mars.

Néanmoins, ce que les généraux semblent oublier, c’est qu’ils sont en train de rééditer les mêmes procédés de Gaïd Salah et de son homme de confiance Wassini Bouazza. En insultant le peuple qui manifeste pacifiquement, le régime militaire est en train de faire un remake de ce qu’il nomme «le Hirak original». Pour porter ce remake à son point culminant, il n’y a qu’un seul pronostic possible: la mort ou la prison attend les hauts gradés de l’armée algérienne.

Par Mohammed Ould Boah
Le 11/03/2021 à 17h45

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Tout les pays gouvernée par les militaires comme Vénézuéla Corée du Nord l’Algérie Leurs peuples vivaient dans la misère

#2 : Les pays occidentaux et les instances onusiennes (droit de l'homme) doivent comprendre que ce régime dictatorial corrompu algérien est une menace pour eux et pour les 45 millions d'algériens.Voyez l’Algérie : elle dispose d’une richesse faramineuse, mais sa jeunesse continue de vouloir émigrer vers l’Europe avec des milliers de HARRAGAS algériens qui arrivent sur les côtes espagnoles. Les gouvernements européens ne veulent plus de cela. Ils ont compris aussi que ce régime dictatorial algérien, en interdisant une démocratie, facilite le développement d’une minorité extrémiste à l'intérieur même de l'algérie. C’est pourquoi l'UE a condamné à 2 reprises l'année dernière le régime dictatorial Dz sur la question des droits de l'homme, mais sa protectrice la France joue contre le peuple Dz

L’Algérie a fait sa révolution en octobre 1988, avec +500 morts, et ensuite l’instauration du multipartisme.Mais, l’armée a repris le pouvoir après les élections de 1991 gagnées par les islamistes…Car la spécificité de l’Algérie, c’est que le Président N'A AUCUN POUVOIR : un quelconque président algérien a des privilèges, mais tout le monde sait que c’est l’armée qui a le pouvoir, et que changer de président ne sert à rien.C’est en fait une dictature militaire qui utilise les élites civiles pour diriger l’État.C’est pourquoi ce sera plus difficile en Algérie de se débarrasser de cette dictature militaire! Le salut pour le peuple Dz viendra des grandes puissances et NON de la protectrice de la junte Dz la FRANCE, qui protège la junte Dz et surtout ses immenses intérêts au pays des galonnés!

Le régime algérien ne sait plus à quel saint se vouer! Comme son chef Chnegriha, il «mouille»; car il sait qu’il a perdu la guerre de l’information. Son «playbook» étant dépassé, ses manœuvres ne collant plus, le régime montre des signes de détresse. Il ne lui reste plus maintenant que la méthode forte dont il a déjà fait usage dans le passé. C’est à dire mettre le pays à feu et à sang. Sauf que, pour répéter le même scénario que celui de la «décennie noire», il faudrait bien que le régime prouve qu’il est encore d’une quelconque utilité aux grandes puissances de notre monde. Ce qui n’est pas le cas du tout cette fois-ci. Le régime est encombrant et le désir de s’en débarrasser devient un sentiment de plus en plus partagé. C’est aux jeunes officiers patriotes de faire ce qu’il faut faire!

Une armée qui outrepasse ses prérogatives a contrario des grands états... une grande muette transformée en ogre qui tue ses enfants qu ils soient maudits jusque à la 15 ème génération..blocage des avoirs des dictateurs par la communauté internationale pas de pitié pour les nazis algériens

C'est leurs propagandes et mensonges de toujours ils jouent sur le nationalisme des années vingt pour que le régime dictature stalinienne fait ce qu'il veut du pays jusqu'à une crise cardiaque vraiment c'est un régime a la couscous

Y’a pas plus gros traître que c’est harkis qui gouvernants le pays à travers un Pinocchio Pantin

Ça va mal finir.

extrait La gravité de la situation sanitaire, sociale, politique et économique dans leur pays a conduit les responsables algériens à quémander une aide d’urgence à son ennemi de toujours, Israël, en vaccins contre la COVID-19, demande à laquelle a accédé l’Etat Hébreu. - reste à savoir si ce vaccin israélien("sioniste"pour les kabranates d'alger),sera hallélisé(rendu hallal/licite)pour une quelconque commission de fkih algériens sous les ordres des caporaux en vert/kaki

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