Ces outils occupent une place de choix dans les véhicules présentés cette semaine au salon de l’automobile de Munich.
En Chine, premier marché des constructeurs allemands, 90% des conducteurs se disent prêts à changer de marque pour plus de connectivité, contre moins de la moitié des consommateurs européens, d’après une étude menée l’année dernière par le cabinet Oliver Wyman.
«Si vous n’avez pas cette offre en Chine, aucun client ne vous prend en compte», assure à l’AFP le directeur financier de BMW, Walter Mertel.
Logiciel unique
Les constructeurs allemands tentent de contourner les logiciels tout-en-un des géants de la tech comme Google pour rester maîtres de leur propre architecture interne et garder la main sur les données.
Chez Mercedes, les visiteurs ont pu découvrir la dernière génération du système d’infodivertissement MBUX, développé «pour la première fois par la maison, sans fournisseurs». Mis sur le marché depuis août en Europe, il le sera en Chine «d’ici quelques mois», a expliqué Stefan Ott, manager de produit.
Les marques chinoises comme BYD, premier constructeur sur le marché chinois, ou Leapmotor, proposent également leur propre plateforme numérique, quitte à intégrer le système Android et la carte Google pour conquérir le public européen.
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Les constructeurs multiplient les partenariats avec les applications (musique, navigation, vidéo) pour les intégrer à leur plateforme.
BYD prévoit même de développer une application karaoké, dont les Chinois sont friands, pour le public européen, explique une source du groupe.
Assistant virtuel intelligent
Chez Leapmotor, l’assistant virtuel peut identifier huit personnes utilisant la voiture grâce à un système de reconnaissance faciale, de plus en plus prisé par les constructeurs.
Il enregistre leurs habitudes en ajustant la position du fauteuil, l’atmosphère lumineuse ainsi qu’en proposant l’adresse de leur domicile.
L’assistant, qui répond au nom de Xiao Ling, ne parle encore que chinois mais devrait bénéficier à l’avenir d’une version française, assure un responsable, sur le stand du groupe qui s’est lancé en France au printemps.
Dans le futur, le système de Mercedes devrait permettre une expérience similaire, massage à bord inclus, a assuré M. Ott.
Ecrans toujours plus grands
Avec la promesse de la conduite autonome qui doit libérer les yeux du conducteurs, les écrans prennent de plus en plus de place. Certains sont toujours intégrés au tableau de bord, de droite gauche comme chez Mercedes; d’autres prennent la forme d’une tablette comme chez BYD ou dans le dernier véhicule concept «Neue Klasse» présenté par BMW.
Également présentée pour la première fois à Munich, la dernière Mini Cooper électrique fait exception avec son écran rond de 24 centimètres de diamètre en forme d’horloge.
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Presque tous donnent l’accès aux jeux vidéos, «un énorme marché en développement», d’après l’expert Andreas Nienhaus, du cabinet d’études Oliver Wyman qui prévoit que la réalité augmentée permettra dans l’avenir une interaction entre le jeu et ce qui se passe sur la route.
Chez un nombre croissant de constructeurs, l’écran se prolonge même sur le pare-brise grâce à un projecteur dissimulé pour afficher la vitesse, les contacts téléphoniques, voir une carte.
Emoticônes sous les phares
Certaines marques chinoises vont encore plus loin: chez Hiphi, l’assistant «prend vie» grâce à un bras articulé qui déplace l’écran vers la personne qui lui parle; un «gadget», mais qui présente de «réels avantages», selon son directeur technique, Mark Santon.
Son premier véhicule a été lancé sur les routes de Chine en 2021 et la marque haut de gamme est arrivée en Allemagne cet été.
Avec ses phares, la voiture peut également projeter un film contre un mur, ou des symboles sur la chaussée. Des émoticônes s’affichent sur un écran sous les phares, pour prévenir un piéton qu’il peut passer.
«Les voitures électriques, silencieuses et autonomes, auront besoin de fonctions leur permettant d’être visibles et d’interagir avec les piétons», explique M. Nienhaus. «Les gadgets peuvent sembler superflus, mais pourraient convaincre la nouvelle génération», affirme-t-il.