Les relations entre Pékin et Washington se sont notoirement détériorées ces dernières années et leurs contentieux accumulés, du commerce à Taïwan, en passant par la rivalité dans les nouvelles technologies et la lutte d’influence dans la région Asie-Pacifique.
Mais les deux pays semblent désireux de renouer le dialogue, avec l’envoi l’an dernier par Washington de plusieurs hauts responsables à Pékin et une rencontre en novembre entre le président américain Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping à San Francisco, en marge d’un sommet de l’APEC.
«Au prix d’efforts acharnés, les deux parties ont repris le dialogue et la communication, les relations bilatérales ont cessé de se dégrader et se sont stabilisées», a affirmé Wang Yi.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, qui faisait le bilan de l’action diplomatique de la Chine, a admis que les relations avec les États-Unis avaient rencontré de «sérieuses difficultés» début 2023.
Pékin «a clairement exprimé sa position et exigé que les États-Unis changent leur compréhension de la Chine et reviennent à une politique rationnelle et pragmatique», a affirmé devant la presse Wang Yi.
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Les relations entre les deux pays demeurent crispées autour de la question de Taïwan, que le pouvoir chinois considère comme une partie intégrante de la Chine.
Le territoire, soutenu militairement par les États-Unis et où les quelque 23 millions d’habitants sont gouvernés selon un système démocratique, tiendra samedi son élection présidentielle.
Le vice-président William Lai, issu du Parti démocratique progressiste (PDP, pro-indépendance), est donné favori à la succession de l’actuelle présidente Tsai Ing-wen (également PDP).
La Chine estime que Taïwan est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Pékin dit privilégier une réunification «pacifique» avec le territoire mais n’écarte pas l’option militaire pour y parvenir, notamment en cas de déclaration d’indépendance formelle de l’île.
Wang Yi a indiqué que Joe Biden avait promis à Xi Jinping, lors de leur rencontre, que les États-Unis ne «soutiennent pas» l’indépendance de Taïwan.