Loin d’Alger, proche de Tel-Aviv: le soufflet infligé par la Tunisie à son parrain algérien à l’ONU

Le président tunisien Kaïs Saïed et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune.

Le président tunisien Kaïs Saïed et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune.

Bien loin des discours panarabistes aussi châtiés qu’enflammés du président Kaïs Saïed et du rouleau compresseur et vassalisant du «grand frère» algérien, la Tunisie a choisi l’abstention lors du vote, vendredi en Assemblée générale de l’ONU, de la résolution sur «la trêve humanitaire immédiate» à Gaza. Un vote surprise et à rebours des prétentions hégémoniques d’un pouvoir algérien devenu le dindon de la farce. Séisme en perspective.

Le 28/10/2023 à 12h04

La décision est pour le moins surprenante et elle jure avec le discours en vogue en Tunisie, présidée par un Kaïs Saïed dont la seule qualité est d’être un hâbleur hors pair, au discours marqué par un panarabisme d’un autre âge et d’une franche haine vouée à Israël. Elle tranche également avec les velléités hégémoniques d’un pouvoir algérien qui croyait avoir vassalisé à jamais son «petit frère». Et pour cause.

Hier vendredi 27 octobre, et au vingt et unième jour de la guerre entre Israël et le Hamas, l’Assemblée générale de l’ONU a réclamé, à une large majorité, une «trêve humanitaire immédiate». La résolution non contraignante a recueilli 120 votes pour, 14 contre et 45 abstentions, pour 193 pays membres de l’ONU. Initiative de la Jordanie, tous les pays arabes, à commencer par le Maroc, y ont adhéré. Sauf deux: l’Irak et la Tunisie, qui se sont abstenus. C’est surtout l’attitude de cette dernière qui a pris de court plus d’un. Notamment dans l’Algérie voisine, qui a voté en faveur de cette résolution et qui prenait pour argent comptant l’alignement de Tunis sur sa politique étrangère.

Techniquement, l’abstention (option prise par des pays comme l’Allemagne ou l’Italie, le Japon ou le Canada) ou le rejet (comme ce fut le cas pour les États-Unis) fait les affaires d’Israël. La résolution et le vote qui s’en est suivi ayant été qualifiés, séance tenante, d’«infamie» par l’ambassadeur israélien à l’ONU, Gilad Erdan.

«C’est un jour sombre pour l’ONU et pour l’humanité», a-t-il fustigé, assurant qu’Israël continuerait à utiliser «tous les moyens» à sa disposition pour «débarrasser le monde du mal que représente le Hamas» et «ramener les otages chez eux».

De quoi, finalement, donner raison à un certain Abdelkader Bengrina, l’islamiste en chef du régime algérien, ancien ministre, président du mouvement Al Bina et, surtout, porte-parole officieux de la Mouradia. Samedi 12 août dernier, il avait affirmé que la Tunisie va normaliser ses relations avec Israël. «La Tunisie va normaliser ses relations avec Israël et je sais ce que je dis», a-t-il déclaré. Et d’ajouter: la normalisation entre Israël et la Tunisie aura lieu «bientôt, et même très bientôt», alertant sur une récente visite en Tunisie pour «acheter la normalisation». L’allusion est à peine voilée et elle visait le déplacement à Tunis du Cheikh Chakhbout bin Nahyan Al Nahyan, membre du Conseil des ministres et ministre d’État des Émirats arabes unis, reçu une semaine auparavant par le président tunisien Kaïs Saïed.

Si la Tunisie rejoint le front de la normalisation, a poursuivi Bengrina, «l’Algérie aura été ceinturée par la menace israélienne». Et il ne croyait pas si bien dire. Lourde de sens, l’abstention tunisienne à l’ONU annonce également, malgré les discours ambiants et autres timides démentis, un rapprochement clair de la Tunisie vis-à-vis d’Israël. Un prélude à une inéluctable normalisation? La Tunisie agit en fonction de ses intérêts propres et légitimes et signifie, dans les faits, une indépendance quant au dictat du voisin. Le dindon de la farce au bout du compte n’est autre que l’Algérie.

Il y a à cela plusieurs explications possibles, analyse Mohamed Bouden, politologue et spécialiste du Moyen-Orient. «Entre la volonté de Tunis de marquer son désaccord quant à une éventuelle absence d’équilibre dans le texte de la résolution ou, au contraire, sa volonté de confirmer ce qui circule dernièrement sur une forme de normalisation de ses relations avec Israël, toutes les interprétations sont possibles», relève-t-il. Une chose est sûre: la Tunisie a pris le contrepied du régime d’Alger. Une souveraineté de plus en plus affirmée depuis la nomination, le 7 février dernier, d’un nouveau chef de la diplomatie, à savoir Nabil Ammar, en lieu et place de Othman Jerandi, à la suite de l’affaire Bouraoui et qui, lui, était acquis aux thèses algériennes?

Le tout est de savoir comment va réagir le régime algérien, qui pense avoir mis la Tunisie sous sa botte. Un régime qui aura par ailleurs brillé par rapport à sa diplomatie du forfait sur la situation en Palestine, boudant un sommet important pour la paix au Caire, boycottant un discours du président de l’Union interparlementaire (UIP), émettant des réserves sur la déclaration finale de la réunion arabe d’urgence sur la situation en Palestine et dénonçant une réunion extraordinaire sur le sujet du Comité exécutif de l’Organisation de la conférence islamique. Une démission aussi bien intellectuelle qu’opérationnelle qui en dit long sur une diplomatie jadis active, mais qui n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était. Car derrière les bouderies à répétition et les mouvements d’humeur se cachent surtout l’impuissance et l’impéritie d’un régime résolument à la dérive, y compris sur la scène internationale.

Par peur de représailles ou par intérêt, Tunis caresse Alger dans le sens du poil, mais uniquement quand il s’agit de paroles peu, ou pas, engageantes. Sur le plan symbolique, le tout premier déplacement du nouveau premier ministre tunisien, Ahmed Hachani, nommé mardi 1er août 2023 en remplacement de Najla Bouden, a été effectué en Algérie. Sur le plan politique, c’est décidément une autre histoire. Et Alger n’y pourra pas grand-chose.

«Pour l’heure, l’Algérie a une marge de manœuvre très limitée, le pays étant isolé sur le plan international et ayant très peu d’influence dans sa région. La Tunisie, de par les liens politiques et sécuritaires qui unissent les deux pays, constitue un appui stratégique fort au pouvoir algérien et a donc bien des cartes à jouer, ce qui pèse sur la capacité de réaction du régime voisin. Alger peut certes activer les leviers des mesures sur les frontières, notamment pour limiter ou stopper les flux de ses touristes. Comme elle peut revoir ses aides financières. Mais pour l’heure, c’est peu probable et la Tunisie le sait», conclut Mohamed Bouden.

Par Tarik Qattab
Le 28/10/2023 à 12h04

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

Moi j ai jamais vu un clodo s attaque as des hautes personnalités comme il as fait en recevant le charlatan de benbatouche comme son seigneur et donc y veut s en mettre plein les poche tout simplement un homme ainsi sa fait pas de la vrai politique. Pauvre Tunisie y as encore du chemin as faire je vous le dit

Bof, les dictatures arabes se sont mises d'accord pour ne jamais être d'accord avec certains hachakoum, qui ont eu leur indépendance après 2 petits référendums en coopérant avec leur maître français de 132 ans de mariage forcé, de viols collectifs, de décapitations par guillotine (voir le Net), d'esclavagisme et de massacres de masse....mais bon, l'ombre de la génocidaire France (gouvernement français), ordonne et exige toujours ses points de vue sur l'actualité internationale! La Tunisie et l'ex-département franco Dz, sont sous l'emprise du palais de l'Elysée. La France (gouvernement), se comporte et ordonne des ordres à ces 2 esclaves pays musulmans du grand maghreb. Je vous invite de voir une photo du Oujdi HARKI Bouteflika en PYJAMA à l'hôpital de Val-de-Grâce sous le regard de FLANBY

L'Algérie à donné 2x 300 millions de $ à la Tunisie. Un autre 300 millions sont prévu pour le budget 2024. Pourquoi? Kais Said à comme modèle économique le chantage. Il fait le chantage sur l'Europe avec les réfugiés - sur l'Algérie avec le gazoduc vers l'Italie. Il menace tout simplement de fermer la vanne !

Observateur 2x 300 un autre 300 prévu pour 2024, Israël fera en cette année la petite surprise en mettant la tunisie dans sa botte, et sans les 2x et autres le kaîs n'est qu'un kleenex qui ne servira que le temps d'être trop humidifié, qui l'a mis là le supprimera et ce ne sera pas le vieux Ghanouchi ressorti de taule, non. le régime voyou algérien ne se rend pas compte qu'il est par son comportement vis a vis de kaïs saïd en train de précipiter la tunisie dans les bras d'Israël et on a vu benali avec Sarkozy et ce clownesque "printemps arabe"

Comment se faire une place dans cet échiquier de la géopolitique ? C’est l’art de la politique . Y’a rien d’innocence et tout est subliminal infraliminaire ou sous-liminaire . Chacun négocie sa part tout en utilisant la problématique de l’autre. Malheureusement le people et des partis politiques comme PJD sont incrédule. Le Maroc doit élever le niveau de ses jeunes dans l’analytique philosophique. C’est le rôle des médias , des référentiels éducatifs , des ministères via les référentiels éducatifs , des écoles …. Pourquoi pas La Tunisie et peut être d’autres ! La spécificité du Maghreb c’est qu’il est loin loin de cette tension même si les grincheux manifestent impétueusement et imprudemment,

à observer ces deux individus sur cette image, l'un et l'autre ne présagent aucune assurance aux deux peuples à qui ils sont sensés apporter ce qu'ils attendent d'eux. La réalité est édifiante, plus on les regarde plus on éprouve un certain relent repoussant. il faudra que le 360 et autres évitent de présenter ces deux individu sur la même photo que le Roi du Maroc, c'est un manque de respect a sa Majesté

Chaque pays défend ses intérêts propres ….. les relations bilatérales sont une source d’échanges, de compromis et de projections viables …. Les Maghrébins doivent cesser cette mascarade de manifestation à brûler les drapeaux. C’est stérile et malvenue. Ça démontre la crédulité politique de partis et adhérents. Ça ne changera rien sauf à enraciner une haine alors même que la religion musulman est fondamentalement la plus proche du judaisme. C’est le rôle des cabinets diplomatiques de jouer le trait d’union pour favoriser une paix durable entre les belligérants. La Tunisie cheminera l’exemple du Maroc. C’est le realpolitik. Établir des relations ne signifie aucunement d’accord à 100 % à condition de rester sur le fil du respect mutuel. L’union est la paix

A moins que ça soit le contraire, et que l'Irak est utilisé par l'Iran pour lancer un message réconciliant à Israël.. Et que la Tunisie est aussi utilisée par l'Algérie pour lancer ce message subliminal que le harki veut être utile .. De toute façon être contre le cessé le feu est inhumain.

Laissons les deux traîtres se bouffer le chignon, ce n'est pas notre problème.

Bon, imaginons que tous les pays arabes normalisent avec Israël. Ce dernier, acceptera-t-il définitivement de faire la paix sachant que les rabbins radicaux racistes veulent toujours leur grand Israël ? C'est une vrai question. Iwa ?

L algerie la Tunisie la lybie sont liée comme les doigts d une même main il faut être réaliste nous aux maroc

Malheureusement, c’est la crédulité et l’incrédulité régnantes du citoyen marocains. Khawa ! même si l’os est touché (expulsion, tire à balle réelle, hostilité et malveillance ) et ni syndicat ni parti politique ni citoyen ne réagissent à ces hostilités multiples. La sagesse parfois est trempeuse et ne peut faire passe message de mise en alerte que si on montre les crocs. Par contre, ils savent déclencher des manifestations haineuses et infécondes à (brûler des drapeaux comme des gamins insouciants) pour un problème complexe à des milliers de km au lieu de jouer collectif avec la ligne promue diplomatiquement par leur pays. Vaut mieux s’intéresser aux citoyens via l’école, l’administration et mettre au pilori tout manquement au service publique et à booster uniquement l’intérêt général

Gallek ces 3 pays liés comme les doigts de la main 😂....wa chala, disons des dictatures pur jus, un est en guerre depuis +12 ans, l'autre GOLUM dictateur tunisien, qui change les lois par décret pour renforcer ses pouvoirs dictatoriaux au détriment du peuple tunisien, du gouvernement et du parlement (respects à mes frères et sœurs tunisiens )....et les autres résidus franco-ottomans et capitale mondiale des grandes gueule + des bras cassés, sont gouvernés par un vieux sénile militaire bowal chiengriha, qui a réduit à la mendicité le petit peuple algérien à se lever tôt le matin pour faire des files indiennes (chouha), afin qu'il puisse se procurer des produits de première nécessité (hlib en poudre, zit, lâadess, loubia, farina, smida etc), voir youtube + les réseaux sociaux! Wa blach😂

0/800