Dans un rapport publié ce lundi 3 octobre 2022, UN-Watch a dressé une évaluation de l’éligibilité des pays candidats au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, pour le mandat 2023-2025, prévu le 11 octobre prochain. Son appréciation de la candidature de l’Algérie est sans appel.
L’ONG a soutenu que l'absence de compétition cette année, dans trois des cinq listes régionales, sape jusqu’à l’idée de la tenue d'élections. Elle rappelle aux Etats membres de l'ONU qu'ils ont «le droit légal, et l'obligation morale, de s'abstenir de voter pour des candidats non qualifiés». UN-Watch n’y va pas de main morte en exhortant ces Etats à s’abstenir de voter en faveur des candidats non qualifiés. A commencer par l'Algérie, placée au même rang que des pays comme l'Afghanistan, le Kirghizistan, le Soudan, le Venezuela et le Vietnam.
En cause, les antécédents de ces pays, en matière de non-respect des droits de l'homme, que ce soit sur le plan de politique intérieure ou lors des votes à l'ONU. Ces passifs respectifs «ne répondent pas aux critères onusiens pour siéger au Conseil».
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Abordant la crédibilité de la candidature algérienne, l’ONG a relevé qu’Alger commet de «graves violations des droits de l'homme». Citons «la torture, les arrestations arbitraires, le manque d'indépendance du pouvoir judiciaire, l'ingérence illégale dans la vie privée, les restrictions à la liberté d'expression, la corruption, la traite des personnes, la criminalisation des comportements homosexuels et le travail des enfants, entre autres».
Pour UN-Watch, l’Algérie est un pays «non libre» politiquement. L’ONG cite à ce titre les élections de juin 2021 dans ce pays, épinglées pour «leur caractère frauduleux».
L’Organisation met également en exergue «la corruption généralisée et le manque de transparence dont souffre le gouvernement algérien, indiquant ainsi qu’Alger a maintenu sa répression du Hirak, depuis 2020, tout en étouffant les libertés des membres du groupe d'opposition Rachad et du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK).
UN-Watch rappelle également l’opposition farouche de l’Algérie aux résolutions en faveur des victimes des droits humains en Iran, en Syrie, en Biélorussie et au Burundi, lors de son mandat au Conseil des droits de l'homme, de 2014 à 2016.