Sur les 40.000 adhérents que compte le PJD, la moitié aurait claqué la porte du parti islamiste. C’est ce que vient d’affirmer son secrétaire général, Abdelilah Benkirane, lors d’une conférence de presse tenue mercredi dernier à Rabat.
Le quotidien arabophone Assabah, dans son édition du vendredi 18 avril, rapporte ces départs massifs sans fournir d’explication. Benkirane a seulement précisé que les adhérents n’ayant pas payé leur cotisation ne seront pas invités et ne pourront pas participer au 9ème congrès ordinaire du parti, prévu à Bouznika les 26 et 27 avril.
Le PJD, selon son chef Benkirane, ne dispose pas des 3 millions de dirhams nécessaires à l’organisation de son congrès. Le parti a donc demandé 1,3 million DH au ministère de l’Intérieur. D’après Assabah, le ministre Abdelouafi Laftit n’a pas encore donné suite à cette requête.
En attendant, un appel aux dons a été lancé, mais n’a rapporté que 300.000 DH, ce qui a poussé le PJD à demander à ses adhérents de verser une cotisation exceptionnelle, chacun selon son revenu mensuel. Ainsi, cette contribution a été fixée à 1.000 DH pour ceux qui disposent d’un revenu supérieur à 10.000 DH, et à 500 DH pour ceux un revenu de 5.000 DH par mois.
Sur le plan politique, Benkirane a esquivé les critiques virulentes de Mustapha Ramid, ancien ministre et dirigeant du PJD, et a refusé toute idée de réunion de réconciliation avec les «ministres d’El Othmani», en référence aux ministres islamistes du gouvernement qui lui a succédé.
Ces derniers exigent du SG du PJD des excuses en bonne et due forme pour les propos virulents tenus par Benkirane, et qu’ils qualifient de grave atteinte à leur honneur. Faute de quoi, ils maintiendront leur boycott du prochain congrès.
Benkirane est resté évasif sur sa candidature à sa propre succession, qualifiant de «parasitage» la divulgation de quatre noms de candidats pour diriger le PJD. Il a rappelé que seuls les 500 membres du Conseil national du parti sont habilités à discuter des candidatures au poste de secrétaire général dès l’ouverture du congrès. Cependant, il a laissé entendre qu’il pourrait accepter de rester si on le lui demandait.
Ce qui est certain, c’est qu’une coutume démocratique sera violée au prochain congrès du PJD. Car, contrairement à la tradition qui veut que tous les partis soient invités à la séance d’ouverture du congrès, le PJD semble avoir déclaré Aziz Akhannouch, président du Rassemblement national des indépendants (RNI) et Driss Lachgar, premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), personae non grata, pour cause de profondes, voire extrêmes, divergences avec l’actuel patron du PJD.
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