La réforme des retraites a été annoncée parmi les grandes orientations de la note de cadrage du projet de loi de finances 2023, diffusée hier, vendredi 5 août 2022, auprès des membres de l’exécutif. Elle entre dans le cadre de la consolidation des bases de l’Etat social, l’une des quatre priorités que s’est fixées le gouvernement d'Aziz Akhannouch pour l’année prochaine.
Outre le lancement du chantier de la réforme des retraites en 2023 selon une approche participative, le gouvernement dit s’engager également à respecter les délais impartis décidés pour la mise en œuvre des chantiers annoncés par le roi Mohammed VI, notamment l’élargissement en 2025 de l’assiette des adhérents aux régimes de retraite pour inclure les personnes qui exercent un emploi et ne bénéficient d’aucune pension.
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La situation critique des régimes de retraite au Maroc a, rappelons-le, été évoquée récemment par le gouvernement et a fait l’objet de plusieurs rapports soumis par des institutions nationales dans lesquels ces dernières font état de difficultés accrues liées à leur pérennité et à leur équilibre financier.
Deux indices ont été dévoilés par la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah, lors d’une journée d’étude en février dernier, à la Chambre des représentants, sous le thème «La pérennité des régimes de retraite à l'aune de la généralisation de la protection sociale», pour démontrer la fragilité des équilibres financiers. Il s'agit de la date du début du déficit global (entre 2015 et 2023 selon les caisses) et celle correspondant à l’épuisement des réserves (entre 2028 et 2044).
De son côté, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a toujours mis l'accent sur la nécessité de prendre une série de mesures préparatoires préalables pour réussir la réforme des retraites. Il s’agit notamment de la mise à jour des études actuarielles et les réformes paramétriques visant à assurer la pérennité des régimes, en vue de faciliter la mise en place d’un système autour de deux pôles, notamment public (CMR/RCAR…) et privé (CNSS/CMIR…), et l’instauration d’un revenu minimum vieillesse.
Il est aussi question de prévoir des dispositifs de gouvernance et de pilotage efficace des régimes de retraite pour assurer leur pérennité et leur adéquation au vu des évolutions financières, économiques, sociales et démographiques, ainsi que de revoir la politique de placement des fonds de réserve dans le cadre d’une approche unifiée en termes de finalités, d’impacts, de gestion ou de contrôles.