Algérie: la mort suspecte d’un dirigeant du football mauritanien à Oran jette une nouvelle ombre sur le CHAN

Pape Amghar Dieng.

Le président de la Ligue nationale de football mauritanienne et vice-président de la Fédération de football de la République islamique de Mauritanie (FFRIM), Pape Amghar Dieng, est décédé dans la nuit de mardi à mercredi, à Oran. Mais il va falloir attendre la fin du CHAN pour en savoir davantage sur cette mort peu ordinaire.

Le 27/01/2023 à 21h51, mis à jour le 28/01/2023 à 08h12

Le Championnat d’Afrique des nations (CHAN), qui se déroule jusqu’au 4 février prochain en Algérie, n’en finit pas de dévoiler ses défaillances. Après la politisation outrageuse du sport, suite à l’interdiction faite à l’équipe marocaine, double championne en titre, de s’envoler de Rabat à Constantine, c’est le laxisme sanitaire qui a coûté la vie à un membre de la délégation mauritanienne venue en Algérie pour participer au CHAN.

Pape Amghar Dieng, un haut dirigeant du football mauritanien, est décédé dans sa chambre d’hôtel à Oran, mardi dernier, quelques heures seulement après avoir assisté au match remporté par la sélection mauritanienne face au Mali et qui qualifie les Mourabitounes en quart de finale du CHAN 2023.

L’annonce de la mort subite du président de la Ligue nationale de football mauritanienne a été faite par la FFRIM, dont il est le numéro 2, puis par la Confédération africaine de football (CAF) aux premières heures du mercredi 25 janvier. Mais à aucun moment ces deux organismes n’ont pu donner la moindre précision sur la cause de ce drame. Peut-être évitent-ils ainsi de mettre l’Algérie à nouveau dans l’embarras après la succession de ratés qui n’ont cessé de ternir le CHAN 2023 depuis son ouverture.

D’ailleurs, les autorités algériennes elles-mêmes, censées apporter toutes les précisions concernant ce décès, sur la base des premiers constats médicaux de leurs services d’urgences, n’ont fait qu’alimenter les doutes en s’enfermant dans un silence assourdissant.

Certains médias mauritaniens ont avancé, mais au conditionnel, que le défunt aurait «succombé à un malaise» dont l’origine n’a pas été précisée. En tout cas, ils n’ont mentionné aucun antécédent de maladie dont aurait souffert par le passé ce septuagénaire, ancien directeur administratif et financier de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) de son pays.

Mais certaines sources soupçonnent une infection alimentaire foudroyante. Ils en donnent pour preuve le précédent des Jeux méditerranéens d’Oran en juillet dernier, quand, entre autres athlètes, des boxeurs croates ont été obligés d’abandonner le tournoi en raison d’une intoxication alimentaire.

Les tenants de la thèse de l’empoisonnement alimentaire rappellent que c’est la deuxième fois qu’un haut responsable sportif décède subitement en Algérie. En effet, le président de la Fédération française d’haltérophilie-musculation, Guy Koller, a été retrouvé mort, le 3 juillet dernier, dans sa chambre d’hôtel à Oran, où il se trouvait dans le cadre des mêmes Jeux méditerranéens susmentionnés.

Il va donc falloir attendre la fin du CHAN pour que les langues se délient en vue d’apporter plus de précisions sur le décès, dans des conditions pour le moins très mystérieuses, du haut responsable sportif mauritanien.

Par Mohammed Ould Boah
Le 27/01/2023 à 21h51, mis à jour le 28/01/2023 à 08h12