Se fondant sur des témoignages reçus, l’Observatoire du Sahara pour la paix, la démocratie et les droits de l’Homme (OSPDH) dénonce l’exécution arbitraire de jeunes séquestrés des camps de Tindouf, en Algérie.
Dans un communiqué publié la semaine dernière, l’ONG condamne ces exactions, qui «portent atteinte au droit à la vie de la population des camps de Tindouf», et impute l’entière responsabilité de ces crimes à l’État algérien et aux dirigeants du Polisario, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 30 avril.
Dans son communiqué, l’OSPDH précise que c’est «au mépris total des inquiétudes exprimées par les organisations internationales et du [contenu des] rapports onusiens, y compris celui du Secrétaire général des Nations Unies sur la récurrence de ces crimes, [que] les forces de sécurité algériennes ont délibérément exécuté trois jeunes civils, séquestrés dans les camps de Tindouf».
L’ONG appelle en conséquence les autorités algériennes à présenter les auteurs de ces violations à la justice, «en tant que crimes imprescriptibles», conformément aux lois internationales régissant le respect des droits humains et le droit humanitaire.
Dans ce document relayé par Al Ahdath Al Maghribia, l’OSPDH explique avoir reçu de nombreux témoignages, relatant des faits liés à des exécutions extrajudiciaires, ou ceux de personnes victimes de mesures arbitraires commises par des éléments de la sécurité algérienne envers des personnes faisant partie des habitants séquestrés dans les camps de Tindouf.
Dans son communiqué, l’ONG précise que les victimes de ces exécutions sommaires l’ont été par balles ou ont été brûlées vives.
Les autorités algériennes, indique l’OSPDH, poursuivent encore, à l’heure actuelle, ces exécutions sommaires, au mépris de toute procédure judiciaire ou légale.
Dans le cas d’espèce, l’ONG souligne qu’aucune circonstance exceptionnelle ne peut être invoquée, y compris l’état de guerre, une menace de guerre, une instabilité politique intérieure ou tout autre cas d’urgence, qui pourrait justifier ces exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.
Al Ahdath Al Maghribia écrit que, tout en condamnant ces exactions, qui violent «le droit à la vie des populations des camps de Tindouf», l’OSPDH indique «que tout manquement à l’ouverture d’une enquête, de la part de l’Algérie, en tant qu’État partie prenante, est considéré comme une violation du pacte international des droits civils et politiques».
En conséquence, l’ONG appelle les autorités algériennes à «diligenter une enquête urgente et transparente sur ces allégations, pour déterminer les causes» de ces décès qui lui ont été relatés, «les circonstances et la date» de leur survenue, la (ou les) personne(s) qui en s’en sont rendues responsables, de même que «toute pratique ou motif susceptibles d’en être à l’origine».